Pour aider les personnes victimes detorture qui arrivent en France, les associations sont en premièreligne. En l'absence de structure publique spécifique, elles aident et accompagnent les victimes, comme le centre de soins Osiris, dans le IIIearrondissement de Marseille.Cette structure a accueilli l'andernier 130 patients représentant 27 nationalités. Ils viennent majoritairementd'Afghanistan, d'Arménie, de Serbie, du Kosovo, de Tchétchénie ou encore duNigéria comme Samuel, âgé de 19 ans. Il a fui son pays il y a trois ans après lemassacre de toute sa famille. Quinze jours de bateau pour rejoindre Marseille,puis une vie d'errance pendant plusieurs mois jusqu'au jour où il se rend àOsiris.Paradoxalement, la décision defrapper à cette porte lui a été difficile. Il explique en effet qu'il ne peutpas parler de sa famille disparue, de ce qu'il a vu, de ce qu'il a vécu. Cela fait deux ans que Samuel est suivi àOsiris, et même s'il n'en a pas fini avec les soins, il a l'impression que toutva finir par s'arranger pour lui car cet accompagnement, dit-il, lui donne ducourage. Une thérapie au servicedu patient Au centre de soins Osiris, lespatients bénéficient d'une équipe composée de six thérapeutes et d'une dizained'interprètes. Parmi les soignants, il y a un psychiatre : le docteur AugusteOlive. Les personnes qui viennent le voir en consultation présentent à peuprès les mêmes symptômes : des maux de tête permanents ou encore des troubles dusommeil liés aux cauchemars qu'ils font la nuit lorsque défilent devant eux,les images des persécutions subies. A cela s'ajoutent des troubles du caractère,les gens sont irritables ou déprimés. Pour soulager cette souffrance, il ya les médicaments, mais pas uniquement, la parole aussi est d'une grandeefficacité, c'est le travail de la psychologue Mélanie Maurin. Au quotidien, elle est confrontée à deux types de patients, ceux qui vont d'eux-mêmesannoncer les événements traumatiques qu'ils ont vécus (tortures, violencespolitiques), et d'autres qui ne vont jamais les aborder.La durée d'une psychothérapie estfonction du patient et des objectifs de la prise en charge, c'est du cas parcas. Impossible de s'en sortir seulDes centres comme Osiris, il enexiste dix sur tout le territoire. Ils accueillent au total chaque année un peuplus de 6.000 personnes pour des consultations. Le centre le plus important setrouve à Paris, dans le XIe arrondissement : le centre PrimoLevi.C'est ce centre qui a suivi AmaduJiallho originaire de la Sierra Leone, et arrivé en France fin 2004. Il y a reçudes soins, mais aussi de l'aide pour trouver un logement, et surtout desconseils et un accompagnement pour obtenir sa demande d'asile. Tout cela estmaintenant derrière lui, mais il n'a pas oublié d'où il vient. Il pense à sescompagnons d'infortune qui tentent de s'en sortir en France, et son messageest simple: "Je veux leur dire dese lever, de se battre et croire aux associations, aux personnes qui noussuivent. Il ne faut jamais se décourager. Moi tout seul je ne pouvais rien faire".Aujourd'hui Amadu Jiallho a réussi à tourner la page. Il acrée son entreprise. Il exerce le métier de plombier en région parisienne où ilvit avec sa famille, et son large sourire fait plaisir à voir.A la veille de la journéeinternationale des Nations Unies pour le soutien aux victimes de torture et dela violence politique, le centre Primo Levi lance une pétition en ligneaccompagnée d'une campagne de communication développée par l'agence Grey Paris.> Cliquez ici pour accéder à la pétition