Typhon Haiyan : reportage à Ormoc, ville dévastée
Des maisons sans toit, des pylônes, des arbres de travers, d'énormes bouts de tôle froissés, déchirés, pris dans
des fils électriques... A une centaine de kilomètres de Tacloban, l'une des villes les plus touchées par le typhon Hayian, Ormoc, près de 200.000 habitants avant la
catastrophe, est une ville dévastée.
Manque d'eau et de nourriture
Quatre jours après que les
vents aient tout balayé sur leur passage, il n'y a toujours pas d'électricité. Mais ici, les gens manquent surtout de nourriture. Croisée sur le bord de la route Yelinda, dont le toit de la
maison a été emporté, raconte : "C'est
vraiment très dur, surtout quand on a des enfants en bas âges. On nous a donné de
quoi manger seulement hier, deux kilos
de riz et quatre conserves. On a peur ", confie-t-elle.
Les habitants ont tout perdu.
L'essence aussi devient rare, les files d'attente devant les stations service en témoignent. "Et quand c'est votre tour, on vous donne deux litres d'essence
seulement ", témoigne une autre mère de famille. Dans cette ville, où la quasi-totalité des
commerces sont détruits, les pillages sont fréquents. "C'est l'instinct
de survie ", poursuit-elle.
Pour trouver de la nourriture et de l'eau potable, nombreux
sont ceux qui prennent le ferry pour aller s'approvisionner sur l'île d'en face,
à Cebu. Mais ce système "D" ne pourra pas suffire, assure une
habitante.
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L'accès aux soins réduit au minimum
L'accès aux
soins est aussi problématique. Sur les cinq hôpitaux de la ville, l'un est
complètement détruit et les autres, débordés, ne prennent plus que les
urgences. Les blessés légers, eux, n'ont nulle part où aller. "Ils demandent
des compresses pour leurs plaies ou des vaccins pour le tétanos par exemple ",
explique Ruben. Il est l'un des responsables de la Croix Rouge sur place. "On
voudrait bien les aider, mais on n'en a pas les moyens ", poursuit-t-il.
La Croix-Rouge
compte une vingtaine de morts à Ormoc mais ne recense pas les blessés. Yelinda
a peur : "Qu'est-ce qu'on va devenir dans
les prochains jours ? On ne sait pas ce qui va se passer ". Comme beaucoup d'autres habitants, elle espère qu'on viendra les secourir.
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