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Recyclage : des mobiles en or

Plus de 60 millions de téléphones portables sont vendus en France chaque année. Que leur arrive-t-il une fois qu'ils sont cassés ou obsolètes ? Des compagnons d'Emmaüs ont monté un atelier de réparation dans les Deux-Sèvres. Ils sont devenus le leader du recyclage de nos téléphones, avec des emplois à la clé.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Selon les chiffres de l'Ademe, 130 millions de
téléphones portables dormiraient dans nos tiroirs. Seulement 10% de ceux qui
sont vendus retournent dans la filière de collecte et de recyclage. Pourtant,
ils contiennent des matières précieuses et recyclables comme l'or, l'argent et
des minerais plus rares, qui ont aujourd'hui une énorme valeur marchande. "Les cartes mères de nos téléphones peuvent être vendus jusqu'à
29.000 euros la tonne
", explique Bernard Arru, le directeur des
ateliers du bocage.

Pour 1.000 téléphones collectés, un emploi
créé

Depuis six ans, cette entreprise sociale et solidaire, issue du mouvement Emmaüs,
s'est spécialisée dans le traitement et la réparation des téléphones portables.
Elle en collecte 35.000 par mois. Avec deux téléphones cassés, elle peut en
refaire un en état de marche.

Aujourd'hui le marché d'occasion fonctionne de
mieux en mieux. Chaque mois, les ateliers du bocage vendent 10.000 téléphones réparés, en France mais aussi en Afrique.

Le plastique finit en cônes de chantier

Grâce
à un jeune diplômé en électronique, Zakaria El Hessni, les ateliers ont pu
former et embaucher 60 personnes pour diagnostiquer les pannes et réparer les
téléphones portables. Pannes logicielles, écrans défaillants, boutons
d'alimentations cassés : il y a des pannes standards, mais aussi
des impasses techniques aux réparations.

Dans ce cas, les ateliers du bocage envoient
les pièces détachées à un recycleur en Belgique pour qu'il en refasse de la
matière première. "Une entreprise locale nous a proposé de reprendre nos
plastiques mélangés pour faire des cônes de chantier et du matériel de
BTP
", précise Zakaria El Hessni.

Un cycle de renouvellement trop rapide

Si les associations environnementales saluent
le modèle économique des ateliers du bocage, elles dénoncent celui des
constructeurs qui poussent à la consommation du neuf avec des logiciels qui ne
peuvent pas être mis à jour. Surtout, elles déplorent les conditions dans
lesquelles sont extraites les matières premières comme le coltan nécessaire à nos smartphones.

Entre 1998 et 2003, la guerre dite du coltan a fait des ravages en
République démocratique du Congo. Des bandes
armées s'affrontent toujours pour contrôler les mines. Les Amis de la Terre
militent pour une garantie de 10 ans pour les objets électroniques et
électriques, dont les téléphones. Nous en changeons en moyenne tous
les 18 mois.

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