Nairobi : la prise d'otages du Westgate racontée par un Français
Il est à peu près 11 heure et demi
quand Eric pousse la porte de sa banque pour rencontrer un conseiller. Il est
là au rez-de-chaussée du centre commercial. Les shebab sont à quelques mètres, c'est tout
près d'ici qu'ils lancent leur première attaque...
A ce moment précis, ce chef
d'entreprise à l'allure discrète et au ton volontairement détaché dit pourtant
se sentir en sécurité. Il est retranché
à l'arrière de la banque avec une vingtaine d'autres clients. Des tirs pendant
ce temps retentissent de l'autre côté de la vitre. Après cinq longues heures
d'attente, les policiers viennent à leur secours, et les font sortir par
groupes de cinq. Il faut se faire discret. La banque fait face au supermarché dans
lequel sont retranché les shebab. A la sortie c'est le choc :
"C'est comme une scène de guerre"
"Il y avait des douilles,
des éclats de verre. Du sang par terre. Des corps. Je n'ai pas pu m'empêcher de
regarder. C'est là que ça devient difficile. On se sent passif, comme de la
viande".
Il ne réalisera qu'ensuite, une fois évacué, ce qu'il a vécu : "Tant que j'étais à l'intérieur je ne me suis pas rendu compte. Quand je suis sorti et que j'ai vu que les gens commençaient à avoir des crises de nerf, les cadavres...
Eric prend maintenant du recul. Il a vu une psychologue. Mais il n'a pas l'intention de quitter le pays.
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