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Mariage pour tous : comment les homos vivent-ils le débat ?

Deux jours avant une journée de mobilisation des soutiens au projet de mariage pour tous, François Hollande reçoit ce vendredi des représentants des antis. Comment les homosexuels non-militants voient-ils cette cristallisation des débats ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Alors que les
positions semblent se radicaliser de plus en plus, les avis des homosexuels
rencontrés sont plutôt nuancés. C'est par exemple le cas de Benoit. A 30 ans,
ce célibataire parisien ne s'est jamais investi dans aucune association
homosexuelle, il dit refuser le communautarisme. Mais il dénonce la radicalisation du débat : "Ca m'a choqué, des propos m'ont
blessé en tant que gay par l'ampleur des réactions.
"

Gwenda a elle aussi
été surprise par l'ampleur du mouvement. Cette blonde filiforme comprend que la
question fasse débat. Mais regrette les propos "caricaturaux" tenus
dans chacun des camps. "J'ai un sentiment d'être minoritaire. Je ne l'avais
jamais senti comme ça auparavant
"

Gwenda ne s'attendait pas à devoir
fouler le pavé parisien pour défendre cette loi. Dimanche, cette
projectionniste manifestera, tout comme Mélissa. En couple depuis un an, cette
brune au regard doux avoue que la violence des propos à l'égard des homosexuels
a fait naître en elle un militantisme insoupçonné et insoupçonnable. "Je
me serais jamais attendu à descendre dans la rue pour manifester. Ce mouvement
a fait naître quelque chose chez moi pour lequel je ne me posais pas du tout de
questions auparavant
".

Tous ne se sentent
pas heurtés par le débat

Laurent lui se dit
très détaché sur la question du débat sur le mariage pour tous. Ce niçois d'une
trentaine d'années n'est pas étonné par l'ampleur des manifestations. Ce cadre
estime même normal que ce texte fasse débat d'un côté et de l'autre. Notamment
en ce qui concerne les enfants."Allons-y étape par étape, et pouvoir se
marier
".

Laurent estime que question de la PMA et de l'adoption doit venir
après. Aurélien a aussi des doutes. Cet économiste de 27 ans s'interroge notamment
sur l'accès aux origines des enfants issus de procréation médicalement
assistée. Il dit avoir infléchit sa position depuis six mois à cause de la radicalité
de certains. "Au début, j'étais assez sensible à la position des antis,
mais qu'ils véhiculaient une vision très caricaturale, je me suis posé des
questions. C'est la violence des antis qui m'a plutôt rendu pour l'adoption
".

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