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Mali : avec les militaires maliens à 60 km des positions djihadistes

REPORTAGE L'opération terrestre pour tenter de reprendre les villages dans le secteur de Diabali se met progressivement sur pied. De nouveaux militaires français sont arrivés mercredi à une centaine de kilomètres de cette ville. En attendant, les Maliens tiennent seuls Niono, à 60 kilomètres de là, la dernière ville avant les positions djihadistes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Dans le stade un peu décrépi de
Niono, des hommes qui attendent les ordres à l'ombre des grands arbres. Au total dans la ville, on compte une vingtaine
de pick-up et deux blindés légers. Les soldats sont équipés de vieilles AK47,
les véhicules de mitrailleuses et de canons.

Beaucoup de ces militaires ne se
connaissent pas. Plusieurs d'entre eux sont les rescapés de la déroute de lundi
pendant l'assaut des djihadistes. Ils ont des difficultés
de coordination. Ils manquent aussi de logistique. Un
ancien explique qu'il dort par terre à même le sol. Qu'il n'a pas d'eau pour se
doucher. Qu'il n'y a personne en soutien.

Pour l'instant, le gros de leur
travail consiste à contrôler les arrivées de Diabali. La hantise pour le préfet de la zone Seydou Traore, c'est l'infiltration et l'espionnage.

Selon le préfet de cette zone, les djihadistes qui tiennent Diabali sont environ 500, avec 200 pick-up, et
ils seraient en train de se  renforcer. C'est
que ce que confirment certains habitants qui entrent à pied dans Niono au
compte-gouttes.

A peine arrivés, les djihadistes ont
appliqué leur vision de la charia, avec la mutilation comme menace. D'après ces témoins, ils ont
confisqué les 4x4 des habitants et des entreprises. Et depuis mardi, ils empêchent les
sorties. Un jeune garçon a réussi néanmoins à s'évader en traversant une rivière avec seulement son portable et ses papiers
d'identité.

Des Maliens boucliers humains?

D'après les témoins, les
habitants servent de boucliers contre les avions. Les voitures sont cachées sous les
manguiers. Les djihadistes cherchent à se fondre dans la population.

Et d'après ces témoignages, les
affrontements de lundi ont fait des morts côté armée régulière malienne. Deux
habitants disent que plusieurs corps étaient toujours dans la rue mardi.

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