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Les meublés parisiens, business juteux pour loueurs peu scrupuleux

La location d'appartements meublés pour les touristes est un marché en plein expansion dans la capitale. Autant d'appartements qui ne peuvent pas être loués par les Parisiens et font donc grimper les prix. Il y en aurait 20.000, selon la ville de Paris, qui a décidé de saisir la justice.
Article rédigé par franceinfo
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Début avril, le tribunal de grande instance de Paris a rendu une décision qui fait trembler les propriétaires et les agences immobilières. Ce n'est pas le premier jugement de ce type, mais c'est le plus sévère : une femme a été condamnée à 35.000 € d'amende pour avoir loué quatre appartements meublés à des touristes, à des tarifs extravagants. Par exemple 1.550 € un 50 m² près du Champ de Mars.

Le tribunal ordonne à cette propriétaire de remettre en location classique ses quatre appartements. Comme la mairie de Paris, il estime qu'un appartement loué à la semaine ou au mois à des touristes devient un local commercial. Il faut donc s'acquitter d'une taxe.

Loueurs professionnels ou occasionnels

Pour Jean-Yves Mano, l'adjoint au maire de Paris chargé du logement, "il ne s'agit pas de viser la personne qui habite son appartement et qui un mois par an le loue pendant l'été. Nous visons des gens qui développent une véritable structure commerciale" .

Ils sont minoritaires, rétorque André Régis Brue. Pour le patron de l'agence Paristay, la location de courte durée (moins d'une semaine) à destination unique des touristes ne représente, selon lui, que 4% du taux de remplissage des appartements. "Le gros ce sont des étudiants en Erasmus, des stagiaires ou des professionnels qui viennent pour deux ou trois mois" , affirme André Régis Brue.

Déjà trente plaintes

A la mairie de Paris, cet argument fait sourire : "Alors pourquoi tous les sites de ces agences immobilières sont-ils en anglais ?" , s'interroge Jean-Yves Mano.

La mairie de Paris a déposé une trentaine de plaintes contre des propriétaires de meublés. Elle réfléchit aussi  à l'instauration de licences, comme ce qui se fait par exemple chez nos voisins espagnols.

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