Les habitants des zones périurbaines subissent le prix élevé de l'essence
Le coup de
pouce mis en place pour trois mois par l'état et qui prend fin aujourd'hui a
été peu ressenti car très limité : six centimes maximum d'économie sur le
litre de carburant.
Le véhicule
est indispensable à Ballan-Miré. D'abord pour aller travailler (80% des Ballanais
travaillent hors de la commune), pour faire ses courses. La ville n'est pas
très bien desservie par les transports en commun. Il n'y a qu'un train
toutes 90 minutes à l'heure de pointe pour aller dans le centre de Tours et un
service de bus limité.
L'obligation d'avoir deux voitures
Et le
carburant, c'est un gros poste de dépense. 280 euros par mois pour Laurence et
son mari. Ils sont obligés d'avoir deux voitures car ils ne travaillent pas au
même endroit, n'ont pas les mêmes horaires. Et les fins de mois sont parfois
difficiles : "C'est difficile mais on gère. On se limite sur
d'autres achats, les vêtements par exemple. Et on achète moins de plats à
emporter, on compte d'avantage sur notre potager."
Les
périurbains représentent aujourd'hui près de 40% de la population selon l'INSEE.
Ce sont ces français qui s'installent en périphérie des agglomérations,
toujours un plus loin, grignotant toujours un peu plus sur la campagne. I
Ils
viennent ici pour devenir propriétaire car le foncier y est moins cher mais ils
subissent ensuite des frais de déplacement qu'ils n'avaient pas mesuré au
départ selon le directeur de l'agence de l'urbanisme de Tours Jérome
Barratier : "Plus on s'éloigne de la ville-centre, plus les
revenus sont modeste, plus les distances à parcourir sont donc importantes.
Cela qui rend ces ménages extrêmement sensibles à la variation des prix du
baril et donc à la pompe. Ce n'est pas forcément anticipé et ce sont
malheureusement les ménages les plus modestes qui ont du acheter le plus loin
de la ville-centre qui sont le plus exposés à ce risque là."
Place au système D
Et pour
tenter de limiter au maximum les déplacements, pour économiser du carburant,
les habitants des zones périurbaines ont des petits trucs : du covoiturage
pour emmener les enfants à l'école, ou encore rassembler le maximum d'activités
chaque fois qu'on prend le volant. Exemple avec Karine, 39 ans : "Pour
me déplacer j'essaye de tout regrouper dans la même journée : les courses,
les rendez-vous chez le médecin, pour économiser le maximum de gasoil."
Et quand on
n'a pas les moyens financiers de faire le plein ou pas de voiture, on
s'organise. Puisqu'on n'a pas le choix. Des emplois dans ces zones périurbaines,
dans ces villes dortoirs, il n'y en a pas. Alors il faut forcément se
déplacer. Et parfois c'est le système D qui prime selon Annick Stephan,
conseillère à la mission locale de Ballan-Miré : "Il y a beaucoup
de débrouille. Souvent, c'est la famille qui se déplace, même la nuit, pour
emmener les enfants au travail et aller les chercher. Que ce soient les
parents, les grands-parents, ça aide."
Le relais des associations
Le
gouvernement a un temps imaginé de mettre en place des chèques essence pour les
plus précaires. Une idée qui n'a finalement pas été retenu par le ministre de
l'économie Pierre Moscovici.
Et ce sont
donc les associations qui prennent le relais. Jeanine est
bénévole à la Croix-Rouge : "On nous demande des chèques carburant
pour aller travailler ou chercher un emploi. Alors on adresse un chèque auprès
de la station service la plus proche. Même chose pour les réparations de
voiture." Ces aides
ont explosé en un an sur le secteur de Ballan-Miré, +150% pour les chèques
carburant, +80% pour les réparations de voiture.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.