Ilsappellent ça "le printemps érable". Un mouvement initié il y atrois mois par les étudiants qui n'étaient, au début, que 30.000 dans les rues.Des jeunes en guerre ouverte contre la loi budgétaire adoptée par le Premierministre libéral Jean Charest, aux manettes de la province depuis 9 ans. Elle prévoit une hausse des frais de scolarité.Au fil du temps, lesmanifestations se sont multipliées et ont grossi. Mardi, 200.000 personnessont descendues dans les rues. Dans cettecontestation au carré rouge, l'emblème de la révolte pour dire stop aulibéralisme, il y a les graines des indignés, du mouvement Occupy, et même demai 68.Unmouvement plein de créativité, qui a ainsi inventé les concerts de casserolestous les soirs à 20h un peu partout dans Montréal, les manifestations nues avecsimplement des carrés rouges pour protéger les parties intimes, façon dedemander plus de transparence au gouvernement.L'escalade depuisune semaineMais depuisvendredi dernier, le mouvement s'est étendu à toute une partie de la populationqui réclame la démission du gouvernement. En cause, l'adoption il y a une semaine de la loi 78 qui restreint le droit de manifester et pénalise financièrement ceux quiparticipent à des manifestations non autoriséesCette loi hérissele poil des étudiants mais aussi d'une partie de la population. Dans lescortèges désormais, il y a des têtes blanches, des familles, qui necomptent pas renoncer à manifester, même si la loi leur interdit, bien aucontraire. Et depuisla promulgation de cette loi, c'est un peu l'escalade. Désormais Montréal,d'ordinaire si paisible, vit aux rythmes des manifestations d'une ampleurinédite, et des arrestations nocturnes. Plus de 2 000 personnes ont été interpelléesdepuis samedi dernier. La plupart ont écopé d'une amende, qu'elles ontd'ailleurs l'intention de contester.Désormais,la question se pose de savoir comment sortir du conflit. La ministre del'éducation a annoncé hier qu'elle souhaitait reprendre les négociations avecles fédérations étudiantes, mais aucune date n'a encore été fixée.