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La crise de la dette déchire la Grèce

La crise de la dette qui secoue la Grèce et toute la zone euro est loin d’être terminée. A Athènes, la situation politique est plus que précaire. Georges Papandréou, le Premier Ministre, pourrait être poussé vers la sortie dès aujourd’hui. Dans ce pays déchiré, les Grecs doivent vivre, depuis des mois, avec la tentaculaire crise de la dette. Reportage à Athènes de Sébastien Baer.
Article rédigé par franceinfo
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Fatigués, usés, éreintés… Les Grecs en ont assez, ils sont exaspérés par cette crise qui n’en finit pas, par ce gigantesque chaos politique qui touche leur pays, par les concessions, les sacrifices, la cure d’austérité qui leurs sont imposés. Chaque jour ou presque, ils doivent se plier à de nouvelles exigences.

Chacun ou presque vous raconte la même histoire, vous fait le même récit. Des salaires amputés de 20%, parfois davantage, des impôts qui augmentent, des retraites qui baissent, de nouvelles taxes… Les conditions de vie sont de plus en plus difficiles pour les Grecs.
Panayotis, chauffeur de taxi de 45 ans, est divorcé et père de deux enfants de 12 et 15 ans. Il passe 15 heures par jour au volant de sa voiture. Et parce que les clients sont de moins en moins nombreux, son salaire a chuté de 60% en 2 ans.  “Je suis dans une situation désastreuse,  je travaille mais c’est comme si j’étais au chômage. Ce que je gagne ne suffit même pas à payer les dépenses pour le taxi, la location de la voiture, l’essence. On m’a expulsé de mon appartement la semaine dernière car je n’avais plus d’argent pour le loyer. En ce moment, je suis hébergé chez ma sœur. Si elle n’était pas là, je serai à la rue, comme un clochard. Etre père et ne pas pouvoir offrir le minimum à ses enfants, c’est le pire qui puisse arriver, je me sens misérable ”. Et Panayotis envisage de quitter son métier de taxi qui ne lui rapporte plus rien. Il souhaiterait refaire sa vie en Australie ou en Allemagne, là où il a de la famille. Partir à l’étranger, c’est pour certains Grecs, la seule issue envisageable désormais pour espérer mener une vie un peu meilleure.

Colère

Ces dernières semaines, la colère des Grecs s’est surtout cristallisée autour du Premier ministre Georges Papandreou et du gouvernement socialiste du Pasok. Mais depuis peu, beaucoup commencent à rendre les dirigeants européens responsables de la dégradation de leurs conditions de vie. Selon un sondage publié par le quotidien de centre-gauche To Vima, 60% des Grecs désapprouvent le plan de sauvetage de la Grèce conclu à Bruxelles la semaine dernière.

Crise grecque

Cette grogne et ce mécontentement, se sont étendus ces dernières heures à la classe politique grecque. Plusieurs hommes sont atterrés par les choix du très impopulaire Georges Papandreou au sujet du referendum. Ils ne comprennent plus les décisions de leur premier ministre qui va se soumettre aujourd’hui à un vote de confiance au parlement grec. Simos Kedikoglou, élu du parti d’opposition “Nouvelle Démocratie”, réclame la démission de Georges Papandreou.
“Ce gouvernement ne peut plus rien faire, il n’est pas accepté par la société, la seule chose qu’il peut faire, c’est fuir le plus vite possible. La société grecque est comme un volcan. Il faut éviter l’éruption. Or, on est très proche de l’éruption” avertit le député. Et pour éviter cette éruption, l’opposition réclame des élections anticipées.

Georges Papandréou sera-t-il encore au pouvoir ce soir ? Rien n’est moins sûr.

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