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James Bond, de la Guerre froide à l'après 11-Septembre

Alors que l'on célèbre aujourd'hui les cinquante ans de James Bond au cinéma et que le 23e épisode de la saga sort en salle le 26 octobre, retour sur une saga cinématographique qui a su s'adapter aux fluctuations géopolitiques, de la Guerre Froide à la chute du Bloc de l'Est, jusqu'à l'après 11-Septembre.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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5 octobre 1962 : on se presse à Londres pour assister à
l'avant-première de James Bond contre Dr. No ,
première adaptation sur grand écran du héros imaginé dix ans plus
tôt par l'écrivain Ian Fleming.

Octobre
1962 : c'est aussi le mois où éclate l'affaire des
missiles de Cuba, ces fusées pointées en direction des États-Unis.
Le monde est au bord de la guerre nucléaire. Un épisode de la
Guerre Froide qui inspirera les scénaristes de James Bond pour un
film sorti quelques années plus tard, Opération tonnerre ,
en 1965.

 

Projection privée de Bons baisers de Russie pour Brejnev 

Pendant
plus d'un quart de siècle, les Soviétiques seront les meilleurs
ennemis de James Bond. D'ailleurs, les films sont interdits en URSS
jusqu'au milieu des années 1980.

Pourtant,
comme le raconte Guillaume Évin, écrivain et "bondologue"
averti, "en 1963, le dirigeant soviétique Brejnev s'était
fait projeter en copie privée "Bons baisers de Russie" quelques semaines après sa sortie. Et en 1975, lors d'une
projection de "L'homme au pistolet d'or" 
à
l'ambassade américaine de Russie à Moscou, tout le gratin
soviétique se presse pour y assister.

 

Mais
si Moscou est l'ennemi, producteurs et scénaristes prendront
toujours soin, lorsque le méchant d'un film est Russe, d'en
faire un agent double au service d'une organisation terroriste.
Ainsi l'URSS est dédouané de ses méfaits. James Bond ne
provoquera jamais de crise diplomatique.

 

"C'est
ça la détente, camarade !"

Pendant
la Guerre Froide, tout le talent des producteurs consiste à coller à
l'actualité. Dans les années 1970, c'est la détente. Dans L'Espion qui m'aimait , Bond fait donc équipe
avec une espionne soviétique. Et en 1981, dans Rien que pour
vos yeux
, alors que

les
Russes et 007 se livrent à une course effrénée pour mettre la main
sur un système ultramoderne de lancement de missiles, au moment où
Bond le récupère, il lance le joyau technologique sur une falaise.
Il explose. Et l'agent au service de sa Majesté lance alors à un
gradé russe : "Vous ne l'avez pas, je ne l'ai pas
non plus. C'est ça la détente, camarade !
"

François
Durpaire, historien des Etats-Unis, confesse d'ailleurs qu' il "projette des épisodes de James Bond à ses étudiants pour
suivre l'évolution de la Guerre Froide"
. Ou quand 007
devient un outil pédagogique.

 

"Vous
êtes une relique de la Guerre Froide"

1989 :
Chute du mur de Berlin. Deux ans plus tard, l'Union soviétique est
dissoute. Privé de son meilleur ennemi, James Bond entame une crise
d'identité. Il faudra d'ailleurs attendre 1995 pour que l'espion
revienne sur grand écran. Dans Goldeneye , nouveau James Bond (Pierce
Brosnan), nouveau monde, et nouvelle chef, M (Judie Dench) qui
interpelle ainsi son agent : "Je vous trouve sexiste,
misogyne et dinosaure. Une relique de la Guerre Froide"
.
Épisode après épisode, le terrorisme international devient la
nouvelle menace. Avec des Méchants qui, désormais,, convoitent des
sources d'énergie ou des denrées rares. L'énergie solaire dans Meurs un autre jour  (2002), l'eau dans Quantum
of Solace
(2008).

 

Skyfall ,

1er James Bond de l'après 11-Septembre ?

Selon
Pierre Fabry, historien et membre du Club James Bond France, Skyfall ,
le 23èmé épisode qui sort le 26 octobre, pourrait bien
être le 1er à aborder les questions géopolitiques
soulevées depuis le 11-Septembre. Mais très peu d'informations
ont filtré jusque-là sur le film. Une chose est sûre : pour
la 1ère fois, on verra James Bond sur le sol chinois. Pas
de doute, 007 est bel et bien entré dans le XXIe Siècle.

 

 

 

 

 

 

 

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