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Industrie pharmaceutique et médecins : peuvent-ils être indépendants ?

Les autorités en avaient fait une priorité après le scandale du Mediator : bannir les conflits d'intérêt entre monde médical et industrie pharmaceutique. Plus d'un an après le vote de la loi Bertrand, le décret censé imposer plus de transparence aux laboratoires, se fait toujours attendre. L'affaire des pilules contraceptives met également en lumière les liens qui unissent certains grands praticiens et des fabricants de médicaments. Collaboration profitable ou dangereuse ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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On les a beaucoup entendus ces dernières
semaines. De grands pontes en gynécologie se voulant plutôt rassurant sur les
pilules de 3ème génération
, alors que les plaintes d'utilisatrices
se multiplient
. "Les études qui laisseraient entendre un léger sur-risque
ne sont pas des études qui amènent la certitude de leur danger
" assurait
le 2 janvier sur France Info Israël Nisand, chef du pole gynécologie
obstétrique au CHU de Strasbourg.

Le sur-risque "est loin d'être admis
par l'ensemble des spécialistes du monde entier
" renchérissait le
gynécologue endocrinologue parisien Christian Jamin le même jour sur France
Inter.

Des praticiens reconnus, qui reconnaissent par ailleurs des relations de
travail avec les laboratoires qui produisent les pilules contraceptives.

"Jamais
les médecins n'inventeront de médicaments sans les laboratoires et jamais les
laboratoires n'inventeront de médicaments sans les médecins
" fait valoir
Christian Jamin.

Il indique travailler avec cinq laboratoires dont Bayer, Teva
Theramex ou encore HMA Pharma. Cela va de la participation aux recherches, à la
formation de visiteurs médicaux, en passant par la rédaction de rapports.

Quand les industriels s'appuient sur les médecins
renommés

Ces grands praticiens qu'on entend dans les
médias sont particulièrement prisés des industries pharmaceutiques. "Les
firmes ont constaté que c'est plus rentable pour elles d'influencer les experts
de tel ou tel domaine
", explique Bruno Toussaint directeur de la
rédaction de la revue médicale Prescrire . "Parce qu'ensuite, de proche en
proche, ces spécialistes renommés influencent les spécialistes un peu moins
renommés et ainsi de suite jusqu'aux généralistes
". Hervé Gisserot,
président du Leem (Les entreprises du médicament) assume "être en
relation avec les fameux leaders d'opinion
". "Nous avons besoin de leurs
recommandations
", explique-t-il, "Lobbying ça n'est
pas un gros mot
".

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