Florence Cassez au cœur d’un débat de société au Mexique
Cinq juges ont le
destin de Florence Cassez entre leurs mains. La Cour suprême de Mexico doit se prononcer vers midi heure de Mexico, (19 heure à Paris)
sur l'éventuelle libération de la Française. Condamnée à 60 ans de prison pour des enlèvements, elle est
détenue depuis six ans au Mexique.
La "Française diabolique"
Depuis le début de cette affaire, l'opinion publique mexicaine lui a collé plusieurs étiquettes. D’abord celle de "la Française diabolique",
amoureuse d’un gangster spécialisé dans les enlèvements. Pour les medias et
l’opinion publique, après son arrestation en décembre 2005, Florence Cassez était
la complice d’un chef d’une bande de malfaiteurs. Des témoins ont même affirmé
qu’elle avait directement participé à des séquestrations dans le ranch de son
ami.
Et puis, Nicolas Sarkozy
devenu président de la République, la prisonnière est devenue malgré elle
l’enjeu d’un bras de fer diplomatique entre Mexico et Paris. Le président
mexicain Felipe Calderon s’est toujours opposé au transfèrement de la jeune
femme en France pour qu’elle y purge sa peine. L’an dernier, les festivités de
l’année du Mexique en France ont été annulées à cause de la situation de Florence
Cassez.
L'Eglise a fait changer les esprits
Le gouvernement
français a alors changé de méthode et joué la discrétion. C’est à ce moment la
que l’Eglise catholique, par l’intermédiaire du porte-parole de la pastorale
sociale et pénitentiaire, a annoncé publiquement qu’elle soutenait Florence Cassez.
Des personnalités,
des juristes, des intellectuels et certains journalistes engagés se sont alors
penchés sur ce cas. Ils ont découvert ce que la défense de Florence Cassez
affirmait depuis le début : des preuves ont été fabriquées et des dépositions
de témoins inventées.
Les élites pour elle, la rue contre
Aujourd’hui, les élites
mexicaines appellent à la libération de la jeune femme, alors que les gens de la
rue s’interrogent encore sur cette Française présentée pendant des années par les
médias comme une ravisseuse.
Mais le président
Calderon et des parents de victimes de rapts, comme Isabel Miranda de Wallace,
candidate à la mairie de Mexico pour le parti au pouvoir, continuent de faire
pression sur les juges pour que cette Francaise reste derrière les barreaux.
Le fléau des disparitions
Les séquestrations sont un fléau national au Mexique. Chaque année 8.000
personnes disparaissent et sont souvent exécutées, même lorsqu’une rançon est versée.
Dans ce contexte, une libération de Florence Cassez pourrait déclencher l’incompréhension
des Mexicains.
En cas de verdict
favorable, la Française quitterait
rapidement le territoire mexicain sans faire de déclaration.
La stratégie de la discrétion
Jusqu’au bout il
s’agit que ce dossier apparaisse comme une affaire purement mexicaine et pas un
sujet de discorde entre deux pays. Les parents de Florence
Cassez ont d’ailleurs été priés de rester a Paris et de ne pas se rendre a
l’audience d’aujourd’hui.
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