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Crise ukrainienne : quel impact pour les entreprises françaises ?

L'Union européenne vient de décider de nouvelles sanctions à l'égard de personnalités russes. Vladimir Poutine a menacé à son tour les entreprises occidentales. Sur fond de crise ukrainienne, le ton monte entre Bruxelles et Moscou. Cette escalade a-t-elle un impact sur l'activité des entreprises françaises en Russie ? Les sociétés tricolores s'en inquiètent, un colloque a été organisé la semaine dernière à l'Assemblée Nationale sur le sujet. L'inquiétude est-elle justifiée ou exagérée ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Pour le moment le seul
impact notable est la dévaluation du rouble, la monnaie a perdu 10% de sa
valeur depuis le début de l'année. Les entreprises françaises exportatrices le
ressentent.

Au-delà, les sociétés
hexagonales se disent attentives à ce qui se passe en Ukraine, c'est le cas de
l'enseigne Leroy-Merlin, numéro 1 en Russie dans le secteur du bricolage : 28
magasins, 11.000 salariés, plus de 2 milliards d'euros de chiffres d'affaires.
Le directeur général de la zone Russie, Vincent Gentil avoue être inquiet quant
à la tournure que pourraient prendre les événements :

" On redoute les
impacts de sanctions éventuelles sur notre business. Pour le moment il n'y en a
pas mais si le conflit ukrainien se durcit, je crains les conséquences
d'éventuelles sanctions
".

Ces mesures de rétorsion ne
sont pour le moment pas d'actualité, même si le président russe, Vladimir
Poutine, en a encore brandi la menace mardi dernier.

Les Français auraient
beaucoup à perdre
 

Les entreprises françaises
sont de mieux en mieux implantées en Russie, on en dénombre 1.200. Paris a
quadruplé ses exportations en près de quinze. Selon Emmanuel Quidet, le
président de la Chambre de Commerce et d'Industrie franco-russe, il s'agit là du "premier marché mondial de Danone, de
Servier et Sanofi est la première entreprise pharmaceutique en Russie"
.

"La France serait donc
très sensible à n'importe quelles sanction économique prise à l'encontre de ses
intérêts
".

C'est vrai pour les multinationales mais aussi pour les plus petites
structures. Les PME sont 5.000 à exporter en Russie et le marché
s'annonce très prometteur.

L'inquiétude est-elle exagérée
? 

Eric Delannoy, conseiller en
finance et stratégie,
relativise. Il compte parmi ses clients de nombreuses
entreprises implantées en Russie. Pour lui, les mesures annoncées sont
jusqu'ici symboliques, elles ne visent pas les intérets économiques. D'autant
que Moscou a maintenu sa commande de deux porte-hélicoptères Mistral et a
confirmé aussi la participation de Vinci dans la construction de l'autoroute
Moscou-Saint-Petersbourg.

"Ne paniquons pas, la Russie a tout autant
intérêt que la France à calmer le jeu, elle aussi est dépendante de nos
importations et exportations
".

L'heure n'est donc pas à la panique, d'autant que la santé de
l'économie russe est mauvaise, les prévisions de croissance ont été revues à la
baisse, le pays rentrerait même en récession. A ce jeu, les entrepreneurs de
Moscou auraient finalement autant, voire plus, à perdre que ceux de Paris. 

 

La France en Russie en chiffres :

Les exportations françaises vers la Russie ont quadruplé en
près de 15 ans : 7,68 Md d'eurosLes importations depuis la Russie ont plus que triplé :
10,58 Md d'eurosLa France est le 8ème fournisseur de la Russie, 3e
européen derrière l'Allemagne et l'ItalieRussie : 1er marché mondial de Danone, de Servier et bientôt
de RenaultLeroy-Merlin et Sanofi leaders dans leurs secteurs en
RussieSecteurs clefs pour les Français : pharmacie, matériel de
transport, automobile. 

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