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Cameroun : une destination touristique dangereuse ?

La communauté française est-elle en danger dans certains pays africains considérés jusqu'à présent comme "sûrs" ? Sept Français, dont quatre enfants, ont été enlevés mardi dans l'extrême-nord du Cameroun à la frontière avec le Nigeria. Cécilia Arbona a tenté de savoir si le pays était une destination sensible.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Mardi, sept français ont été enlevés au nord du Cameroun.
Ce nouvel enlèvement porte à quinze le nombre d'otages
français à l'étranger, tous en Afrique.

Le Cameroun n'était pas sur la liste des
pays dits "sensibles". C'est la première fois que des touristes occidentaux sont
enlevés dans ce pays sur une zone de parcs animaliers. Souvent, les prises
d'otages ont lieu au large des côtes camerounaises. La dernière en date
remontant au 8 février. 

Les Français étaient dans un parc très fréquenté

L'enlèvement de Français a eu lieu dans le parc national animalier de Waza qui attire
des milliers de touristes et des expatriés pour les vacances. Annick Tchan
Gang, la directrice de l'agence française de voyages à Yaoundé, confie qu'il "n'y
a pas une famille d'expatriés au Cameroun qui ne monte au Nord et qui n'aille
le visiter
". Elle-même s'y est rendu en janvier, "on sait bien que
de tous côtés, du Nigeria comme du Tchad, il y a régulièrement des gens qui s'infiltrent,
mais de là à prendre au sérieux un tel risque, personne n'y a
réellement pensé
".

La sécurité assurée

Chaque année environ 3.000 personnes viennent découvrir les
merveilles du parc de Waza, célèbre pour ses antilopes, ses girafes et ses éléphants.
Les Français représentent la majorité des visiteurs. Mardi, comme tous les jours, leur sécurité était assurée selon André M'djidda, le conservateur du parc, "on n'avait
pas senti de menace autour du parc
", expliquant que "le
quadrillage du territoire était assuré par les forces de défense
".

Cependant, ces derniers mois, les autorités consulaires françaises
ont ont commencé à mettre en garde leurs expatriés. Didier Schaub, directeur artistique du
centre d'Art Contemporain à Douala, raconte qu'il n'y avait aucune interdiction
pour se rendre dans le nord du Cameroun mais que des mesures de précaution avaient
été récemment "évoquées ".

"J'en suis désarmé" (ministère du Tourisme
camerounais)

Pour le tourisme camerounais, c'est un coup dur. Joint par France
Info
, Samuel MBé, le directeur de la promotion au ministère du tourisme s'est
dit "désarmé ". Pour lui, le Cameroun était jusqu'à présent "un
pays qui n'a connu que la paix et la sérénité
".

D'autant que le ministère du Tourisme camerounais a déployé
de gros moyens pour devenir une nouvelle destination africaine selon Georges
Colson. Le président du syndicat français des agents de voyages explique que
les autorités camerounaises ont évoqué, lors du dernier salon du Tourisme, "la
mise en place de structures complémentaires pour attirer un peu plus de
touristes
". Le Cameroun était pour l'instant une destination limitée, "on
ne compte qu'une centaine de touristes par an
", confie Georges Colson.

Depuis mardi après-midi, sur le site français du ministère français des Affaires étrangères, un bandeau de dernière minute alerte les
candidats au départ. 

"Il est formellement déconseillé de se rendre dans la région
Extrême Nord du Cameroun (des rives du Lac Tchad au Sud de Maroua) et à la
frontière avec le Nigeria jusqu'à nouvel ordre. Les ressortissants français qui
se trouveraient actuellement à l'Extrême –Nord du pays doivent impérativement
se mettre en lieu sûr et de quitter la zone au plus vite"

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Enlèvement des Français au Cameroun, qui sont les ravisseurs présumés ?

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