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Le mot de l'éco. Retraites : quelles différences entre public et privé ?

Dans le programme qu'il a présenté avant-hier, Emmanuel Macron ambitionne de mettre en place un système universel et plus équitable "où un euro cotisé donnerait à tous les mêmes droits".

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Chaillou
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La réforme des retraites. Quelles différences entre secteur public et secteur privé ? (JOEL SAGET / AFP)

Autrement dit, le candidat d'En Marche veut aligner les régimes du public et du privé. Un débat qui refait régulièrement surface. Mais quelles sont vraiment les différences ? Les fonctionnaires sont-ils vraiment avantagés ?

Aujourd'hui, il n’y a pas un système de retraites mais 37 régimes différents (pour les salariés du privé, les indépendants, les agriculteurs….)

Entre le régime général, celui qui s’applique aux salariés du privé et celui des fonctionnaires, les réformes successives ont peu à peu gommé certains écarts (notamment sur la durée de cotisation : 43 ans pour tout le monde à partir de la génération née en 1973). Pourtant des différences persistent.

Le montant de la pension de retraite

Pour les salariés du privé, le montant est calculé sur la moyenne du salaire des 25 meilleures années mais seulement sur les 6 derniers mois pour un agent de la fonction publique. A priori, les fonctionnaires sont donc avantagés.

Mais la réalité est plus complexe. Une étude de l’Insee, parue cette semaine, souligne que sur le niveau des retraites, le régime des fonctionnaires n'est pas systématiquement aussi avantageux qu'on pourrait le croire.

Ainsi, un agent de catégorie B payé 2 600 euros net par mois aurait eu, à même niveau de salaire, une pension plus importante en ayant fait une carrière dans le privé.

Pourquoi cet écart ?

Parce qu'en fin de carrière, pour un agent de catégorie B, les primes représentent près de 20 % du salaire. Or dans le public, ces primes sont en partie exclues du calcul de la retraite alors qu’elles sont prises en compte dans le privé.

Même dans le public, les situations sont très contrastées. Exemple avec un enseignant payé 3 600 euros en fin carrière. Il a deux fois moins de prime dans son salaire qu'un agent de catégorie B. Résultat, sa retraite serait nettement moins élevée dans le privé.

Régimes spéciaux et âge de départ 

L’âge de départ, celui à partir duquel on peut faire valoir ses droits à la retraite, a été aligné à 62 ans. Sauf qu'il y a encore de nombreuses exceptions.

D' abord, pour les fonctionnaires qui font des métiers dangereux : policiers, pompiers, surveillants pénitentiaires peuvent partir dès 55 ans. 57 ans pour la génération née après 1960.

Et puis il y a les régimes spéciaux. Pour les cheminots, les salariés d'EDF, ceux de la RATP. Là aussi, l’âge a été relevé progressivement pour passer de 50 à 55 ans aujourd'hui, et de 52 à 57 ans, mais seulement à partir de 2024.

Des régimes spéciaux qui ne concernent pas que les salariés du public mais aussi par exemple les parlementaires (régime très avantageux où 5 ans de cotisation suffisent pour percevoir une retraite de 1 131 euros) ou encore, les marins et les clercs de notaire. 

 

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