Le mot de l'éco. Flexibilité
La flexibilisation du marché du travail permet-elle de réduire le chômage ?
Les consultations entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur la réforme du code du travail vont reprendre dès lundi. L’objectif affiché d’Emmanuel Macron est de ramener chômage à 7 % à la fin de son quinquennat. Et dans cette optique, la réforme du code du travail est la clé de voute de son programme économique.
Mini jobs, contrats zéro heure ou encore contrat à droits progressifs
Beaucoup d'autres pays européens ont eux aussi mené, à des degrés divers, des reformes pour assouplir leur marché travail. On peut évoquer les lois Hartz en Allemagne, entre 2003 et 2005, avec notamment la création des "Mini Jobs". Aujourd'hui le pays affiche un taux de chômage a moins de 4 %. Le plus bas d'Europe.
Au Royaume Uni, ou le taux de chômage est passé de plus de 8 % à moins de 5 %, les contrats " zéro heure " ont été créés sous Tony Blair. L' Italie aussi s'est engagée dans cette voie avec le "Job Act" de Matteo Renzi et la création de contrats de travail à droits progressifs. Là aussi le chômage a légèrement reculé passant de 12,8 à 11, 4%
Pour autant, l’ impact réel de ces mesures fait débat chez les économistes.
L'institut COE Rexecode, plutôt proche du patronat, estimait l' année dernière que la loi El Khomri permettrait de créer jusqu' à 50 000 emplois. Mais du côté de l'OFCE, l' Office Français des Conjonctures Economiques, on souligne que ces politiques de libéralisation du marché du travail peuvent aussi avoir un effet en trompe l' œil sur le chômage : en décourageant certains demandeurs d'emplois et favorisant le développement d’ emplois de plus en plus précaires. Le FMI lui-même s'est d'ailleurs récemment inquiété de l’augmentation du nombre de travailleurs pauvres en Allemagne.
Macron se revendique du modèle scandinave
Cela dit Emmanuel Macron se revendique plutôt du modèle scandinave. De cette flexisécurité, dont le Danemark est le modele. Un modèle qui repose certes sur une très forte flexibilité pour les entreprises mais aussi sur une grande protection des salariés. Et surtout sur un système de formation professionnelle très performant.
Si Emmanuel Macron a donné les grandes lignes de sa réforme du code du travail -plafonnement des indemnités aux prud'hommes, extension des accords d'entreprise-, en revanche, en dehors des 15 milliards d'investissement promis, le contenu de la réforme de la formation professionnelle est pour l' instant très flou. Or c'est un élément fondamental des systèmes de flexisécurité des pays nordiques.
Des pays qui consacrent d'ailleurs beaucoup d'argent aux politiques de l' emploi : prés de 2 % de PIB par an .
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