Le mot de l'éco. Calendrier de la réforme des retraites repoussé au 18 juillet
C'est l'une des réformes parmi les plus sensibles du quinquennat d'Emmanuel Macron : la réforme des retraites. Après 18 mois de concertations et réunions, Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, doit remettre ses préconisations en plein mois de juillet, à priori, le 18 juillet.
Un calendrier est sans cesse repoussé. C’est celui d'une des réformes les plus emblématiques et les plus sensibles de ce quinquennat : la réforme des retraites. Un homme planche dessus depuis plus d'un an : l'ancien ministre de Jacques Chirac, ancien président du Conseil économique et social, Jean-Paul Delevoye.
Après 18 mois de concertations avec les organisations syndicales et patronales, des réunions publiques à travers la France et un site internet dédié, pour expliquer la pédagogie de la réforme, le haut-commissaire doit enfin remettre ses préconisations, aux partenaires sociaux. Ce sera a priori le 18 juillet prochain. Autant dire en pleine torpeur estivale.
Un régime de retraites universel par points
L'idée est de mettre en place un régime universel, le même pour tous, que l'on soit fonctionnaire ou salarié du privé, indépendant ou agriculteur. Finis les régimes spéciaux. Un euro cotisé donnera les mêmes droits à tous. Le diable se cache évidemment dans les détails, et beaucoup de questions restent encore aujourd'hui sans réponse.
Pas question de toucher à l'âge légal de départ à la retraite, promet Emmanuel Macron, qui reste fixé à 62 ans. En revanche est évoquée avec insistance, au sein du gouvernement comme de la majorité présidentielle, l'idée d'un âge pivot, appelé aussi âge d'équilibre. En dessous duquel on serait pénalisé financièrement si on faisait valoir ses droits à la retraite. Il pourrait être fixé à 64 ans.
Le cahier des charges de Jean-Paul Delevoye est de préparer un projet de réforme qui entrera en vigueur en 2025. Mais le calendrier législatif est mouvant. Car politiquement sensible. Le gouvernement a-t-il envie de s'encombrer d'une réforme qui va cristalliser beaucoup de mécontentements à la veille d'échéances électorales importantes, les élections municipales au printemps prochain ? L'exécutif pourrait être tenté de retarder encore un peu l'examen du texte et de ne l'inscrire à l'agenda du Parlement qu'à l'automne prochain.
L'état tenté de prendre des mesures sans attendre la réforme des retraites
Et ce pour faire des économies. Plusieurs scenarios sont sur la table. La crise des Gilets jaunes a coûté cher au gouvernement, qui n'a pas encore totalement bouclé le financement de la baisse d'impôts sur le revenu, de l'ordre de 5 milliards d'euros, promise pour l'an prochain. Changer les règles avant la grande réforme des retraites serait une très mauvaise idée, dénoncent plusieurs économistes, à commencer par Jean Pisani-Ferry, l'un des artisans du programme, qui a mené Emmanuel Macron au pouvoir. Un mauvais signal car la réforme perdrait en lisibilité et entraînerait une perte de confiance des citoyens.
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