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La taxonomie : les énergies durables pour l'environnement et le climat

La taxonomie est une activité qui se pratique au sein de la Communauté européenne. Pour atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050, l’Union européenne a défini des critères pour identifier les activités économiques qui peuvent être "durables". 

Article rédigé par franceinfo, Grégoire Lecalot
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
La taxonomie ou comment établir une liste d'entreprises en Europe qui répondront à des critères précis de neutralité carbone. (Illustration) (BLOOMBERG CREATIVE / GETTY IMAGES)

La taxonomie, au sein de l'Union européenne, consiste à dresser une liste des énergies qui sont à la fois bonnes pour le climat et l'environnement. Et il y aura de gros avantages pour les énergies qui y seront inscrites. 

franceinfo : Quels seront les avantages pour les entreprises qui feront partie de cette liste ? 

Grégoire Lecalot : Elles pourront avoir accès aux crédits dits de finance verte, des subventions européennes mais aussi des investissements privés, car être classé vert fera en quelque sorte office de label pour éviter le greenwashing - ces tentatives pour certaines entreprises de verdir artificiellement leurs bilans pour attirer des investisseurs. Ce sera un avantage concurrentiel et financier.

Avec cette liste, l'Union européenne espère canaliser les flux financiers vers ces énergies considérées comme durables, celles qui lui permettront d'atteindre les objectifs climatiques qu'elle s'est fixé, à savoir, une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990. Les discussions autour de cette liste ont commencé en 2019, une liste qui doit être clôturée à la fin de l'année.

Et les débats font rage autour de cette liste. La France en particulier en attend beaucoup ? 

Oui, la France aimerait voir une énergie en particulier figurer dans cette liste : l'énergie nucléaire. Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, a enfoncé le clou devant ses collègues européens : "Il n'y a aucune raison que l'énergie nucléaire ne soit pas incluse d'ici la fin de l'année", a-t-il martelé. Il s'appuie pour cela sur deux études favorables, car les centrales ne rejettent pas ou peu de CO2, une fois qu'elles sont en fonctionnement.

La France a réussi à convaincre la Pologne et la République tchèque, mais les études citées sont controversées, et l'Allemagne, l'Autriche ou encore l'Espagne, tout comme de nombreuses ONG, y sont opposées en raison du risque radioactif et des déchets.

Et pour la France, l'enjeu est important ?

Cet enjeu est majeur. Le nucléaire est un ogre financier : 49 milliards d'euros pour le programme de travaux sur les actuelles centrales, afin de leur permettre de durer 10 ans de plus. Une quarantaine de milliards de plus si la France décide la construction de 6 réacteurs EPR, sachant que celui de Flamanville, toujours en construction, en a déjà avalé 19... Les investisseurs ou les subventions européennes seraient donc les bienvenus.

Outre son lobbying, la France espère faire fléchir l'Europe en militant pour une autre énergie à première vue surprenante dans une liste d'énergies non émettrices de CO2 : le gaz. Lui non plus n'est pour le moment pas retenu. Mais il est aussi soutenu par l'Allemagne, une carte pour négocier avec nos voisins qui risque d'aboutir sur une liste controversée. Réponse donc à la fin de l'année.

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