La charge de la dette de nouveau préoccupante
A l'heure de l’argent facile et du quoi qu’il en coûte, cette préoccupation avait disparu des radars. Elle était en tout cas largement passée au second plan. Mais aujourd’hui la question du remboursement des intérêts de la dette revient comme un boomerang pour l’exécutif. C’est ce qu’on appelle la charge de la dette.
Avec les taux d’intérêt qui remontent et l’inflation galopante, la charge de la dette augmente sérieusement. Quasiment 10% du budget de l’État y est consacré chaque année. C’est le quatrième poste de dépenses.
Et dans le projet de loi de finances rectificative qui sera présenté la semaine prochaine en Conseil des ministres, en même temps que le texte sur le pouvoir d’achat qui prévoit une série de mesures pour lutter contre l’inflation, il y aura donc cette ligne de dépenses, nettement revue à la hausse.
La charge de la dette va coûter 17 milliards d’euros supplémentaires aux finances publiques, selon Bruno Le Maire. En donnant ce chiffre, le ministre de l’Économie adresse aussi bien un message budgétaire que politique aux oppositions.
Un message politique adressé à l'opposition
Alors que s’ouvre une session extraordinaire à l’Assemblée nationale dès la semaine prochaine, le gouvernement veut donner un signal fort. L’argent magique, c’est terminé. Il n’y a pas de cagnotte. Alors pas question de tenter de gratter du rab sur le chèque alimentaire. Ou encore un SMIC à 1500 euros. Les caisses de l’État vont se vider.
C’est en tout cas le message politique que veut faire passer l’exécutif. Qui manie une fois de plus l’art du "en même temps". Un exercice de contorsionniste. Avec d’un côté, 25 milliards de dépenses prévues pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. De l’autre, la promesse de ramener le déficit sous la barre des 3%, d’ici 2027.
Pendant ce temps, Bruxelles attend toujours une feuille de route de la part de Paris, contenant une trajectoire budgétaire claire, accompagnée de projets de réformes structurelles, d’économies aussi, histoire que la France ne devienne pas le mauvais élève de l’Union européenne.
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