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Hypermarché : ce géant du commerce a 60 ans

Le 15 juin 1963, le premier hypermarché ouvrait ses portes en France. 60 ans plus tard, malmenés par le e-commerce, les hypers profitent des effets de l'inflation. La fréquentation ne baisse plus, avec près de 80 milliards d'euros de chiffre d'affaires cette année.
Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le premier hypermarché Carrefour, à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), en 1963. (HANDOUT / CARREFOUR / AFP)

Cette semaine, Carrefour a célébré l’anniversaire du premier hypermarché. C’était à Sainte-Geneviève-des Bois en Essonne. Du jamais vu. Imaginez 2500 m2 d’abondance, des prix serrés. Et pour la première fois, on peut toucher les produits. C’était impensable dans une épicerie classique de 1963, et pour acheter plus et plus facilement, les clients découvrent le chariot qui deviendra le caddy.

franceinfo : C’est le début d’une folle aventure, la formule va faire boule de neige !

15 ans plus tard, on compte presque 350 hypermarchés en France. 2 300 aujourd’hui. On les surnomme des usines à vendre, elles sont de plus en plus grandes, avec quelques records. On frôle les 30.000 m2 à Villiers-en-Bière en Seine-et-Marne.

Le principe, c’est un magasin qui vend tout sous le même toit : l'alimentaire, le non-alimentaire, et tout le monde vient y faire ses courses. Jeunes ou un peu moins, familles, ménages aisés ou modestes, les Français en raffolent… Jusque dans les années 2000.

Pourquoi ce retournement, qu’est-ce qui provoque ce désamour ?

À partir des années 1990, il y a plus séduisant : le hard discount. Ensuite, les achats en ligne qui semblent tellement plus pratiques, et puis les commerces de proximité deviennent les champions de la qualité, les hypermarchés sont jugés trop grands, trop éloignés : c’est la corvée, on y perd son temps, presque son âme. En les fréquentant, les clients ont le sentiment de surconsommer, de gaspiller.

C’est le comble de la ringardise pour les 18-25 ans, qui n’en veulent plus. En 20 ans, le modèle a perdu 15 points de part de marché, en même temps que son image de consommation joyeuse et moderne.

Ça, c’est définitif ? Les hypermarchés appartiennent vraiment au passé ?

La mort annoncée des hypermarchés, c’était une évidence, mais ce n’est plus tout à fait le cas. Figurez-vous que c’est peut-être l’inflation qui vient au secours de ces temples de la consommation. La fréquentation ne baisse plus aujourd’hui.

Les clients viennent chercher des premiers prix, des promotions et surtout des marques distributeurs, plus abordables que les marques nationales qui flambent, et quand le prix du carburant s’envole, c’est intéressant de grouper ses courses. Et puis les distributeurs ont senti le vent tourner : ils ont réduit les superficies de leurs hypers, ils se sont recentrés sur le rayon alimentaire en réduisant à des corners le non-alimentaire vendu sur Internet : mode, vélos, pneus, gros électroménager.

Résultat : près de 80 milliards d’euros de chiffre d’affaires cette année, tout de même, et 9 Français sur 10 dans les rayons des hypers au moins une fois par an. Finalement, ça roule encore pas mal pour les chariots !

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