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"Égalité professionnelle" : la France conserve sa première place au classement des grandes entreprises de 23 pays

Avant la journée internationale des droits des femmes, la France apparaît plutôt comme une très bonne élève, en matière d'égalité professionnelle. Décryptage avec Raphaël Ebenstein.
Article rédigé par Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
la France en bonne place en matière d'égalité femme-homme, selon le baromètre d'Equileap. (Illustration) (MALTE MUELLER / FSTOP / GETTY IMAGES)

Avant la journée internationale des droits des femmes, mercredi 8 mars, Le mot de l'éco sur penche sur l'égalité professionnelle entre femmes et hommes. 

franceinfo : Cela peut paraître surprenant, mais la France fait figure de très bonne élève en la matière ?

Raphaël Ebenstein : La France est carrément leader, comme l'an passé, du baromètre Equileap, publié jeudi 2 mars. Ce cabinet de conseil international, spécialiste en matière d'égalité professionnelle, a analysé les résultats d'environ 4 000 grandes entreprises, sur la base de 19 critères, comme l'écart salarial entre hommes et femmes, la place des femmes dans les organes de direction, ou les pratiques en matière de congé parental.

Au global, la France obtient un pourcentage de 55%, et devance l'Espagne et l'Italie. Un podium qui peut d'ailleurs sembler inattendu, devant les pays d'Europe du Nord ou la Grande-Bretagne. Au sein des groupes français, c'est L'Oréal qui a la meilleure note, juste devant Sodexo. Et 14 groupes français figurent dans le Top 100 mondial pour leurs bonnes pratiques.

Comment expliquer cette performance, et en quoi la France se distingue-t-elle particulièrement des autres pays ?

Notamment par la présence des femmes dans les conseils d'administration des grandes entreprises cotées au CAC 40. Il y a ainsi plus de 46% d'administratrices, et c'est le meilleur taux des pays européens. Il atteint, par exemple, seulement 33% en Allemagne. Une conséquence, sans doute, de la législation, les lois Copé-Zimmermann de 2011 et Rixain de 2021, qui imposent un minimum de représentation des femmes.

Selon une autre étude, commandée par l'Institut français des administrateurs au cabinet Ethics & Boards, plus d'1/3 des groupes du CAC 40 respectent aujourd'hui un quota minimum de 30% de femmes, membres de leur comité de direction, ou de leur comité exécutif, c'est-à-dire vraiment les organes décisionnaires, le seuil justement fixé par la loi Rixain.

Qu'en est-il de l'index de l'égalité professionnelle mis en place par le gouvernement, et de l'obligation des entreprises de plus de 50 salariés d'avoir publié leurs résultats le 1er mars ?

Près de 42 000 contrôles ont été menés par l'Inspection du Travail depuis début 2019, sur la thématique de l'égalité professionnelle, selon le gouvernement, donnant lieu à 695 mises en demeure et 42 pénalités. Mais, dans l'ensemble, les grandes entreprises, celles de plus de 1 000 salariés, qui ont été les premières concernées par l'index, semblent plutôt jouer le jeu avec une note moyenne de 86 sur 100.

Cela n'empêche pas Élisabeth Borne, la Première ministre, de menacer les entreprises qui ne jouent pas le jeu, et qui ont une note inférieure à 75, de ne plus avoir accès aux marchés publics, d'ici la fin du quinquennat. L'annonce devrait être faite, symboliquement, mercredi 8 mars.

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