Diesel : la hausse des taxes pénalisera-t-elle l’industrie automobile ?
D'abord, une augmentation de 2 centimes par litre dès janvier 2015 de la taxe sur les carburants, la TICPE, la taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques. Cela remplacera en partie l'écotaxe, abandonnée l'an dernier. Cela financera des travaux d'infrastructures, routes, rails... Autre hausse : de plus de 2 centimes, là encore, mais en avril 2015. Cette fois, cela concerne tous les carburants, et c'est au titre de la taxe carbone, sur les émissions de CO2. Au total, l'an prochain, le litre de diesel augmentera de plus de 4 centimes. Sur un plein de 50 litres, c'est plus de 2 euros supplémentaires sur la facture.
Ce n'est pas un hasard. C'est le moins cher (20 centimes de moins moyenne au litre que le sans plomb) parce qu'il est moins taxé : sur le prix d'un litre de diesel, 49% sont des taxes. Alors que c’est 56%pour l'essence. Il y a donc de la marge pour augmenter les prélèvements sur le diesel. Et le diesel est le carburant plus consommé en France : 80% des pleins... plus de 60% des voitures roulent au gazole. Le taxer, c'est l'assurance de gains conséquents : la remplaçante de l'écotaxe, annoncée cette semaine, devrait rapporter 800 millions d'euros par an. Plus de 6 voitures françaises sur 10 roulent au diesel.
Cette nouvelle taxe est-elle un coup dur pour l'industrie automobile ?
Le PDG de PSA, Carlos Tavares, estime que cela va pénaliser la filière. Car il faut bien comprendre que depuis les années 50, la France pousse le diesel. Au départ, sa fiscalité a été allégée pour soutenir les routiers et les agriculteurs. Les seuls à rouler au diesel. Puis, avec le choc pétrolier des années 70, les constructeurs tentent de développer des moteurs gazole pour alléger la facture des automobilistes. En 1980, moins de 5% des voitures roulent au gazole. C’est aujourd’hui 12 fois plus. Peugeot-Citroën mais aussi Renault deviennent les champions des moteurs diesel, avec des technologies innovantes. Par exemple, 100% des moteurs diesel de PSA sont fabriqués en France dans deux usines qui emploient plus de 6000 salariés. Décourager la consommation de diesel, c'est prendre le risque de déstabiliser toute la filière automobile, alors qu'elle est à peine convalescente.
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