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Brexit : quelles conséquences pour la France ?

Dans moins d'une semaine, jeudi prochain, les britanniques se prononceront par référendum sur la sortie ou non du Royaume-Uni de l'Union Européenne.
Article rédigé par Julie Bloch-Lainé
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (La campagne sur le Brexit divise le Royaume-Uni © Maxppp)

De l'autre côté du Channel, les opposants au Brexit mettent en avant les lourdes conséquences économiques d'une sortie de l'Union Européenne pour Londres. Mais un Brexit aurait aussi un coût économique pour la France. 

Marchés financiers déstabilisés

Si le Non l'emporte la semaine prochaine, l'effet le plus immédiat serait une déstabilisation des marchés financiers, voire un plongeon des places boursières. Car non seulement la sortie du Royaume Uni ouvrirait une page de très grande incertitude politique pour une Union Européenne plus que jamais fragilisée, puis à moyen terme, cela remettrait en cause la prééminence de la City de Londres comme première place financière d'Europe.

Les dirigeants de certaines grandes banques britanniques comme HSBC ont d'ailleurs déjà prévenu qu'en cas de Brexit, ils  transfèreraient une partie de leurs activités sur le continent. Pour HSBC, un millier d'emplois pourrait ainsi passer de Londres à Paris.

Pas de projections chiffrées à Bercy

Pourtant en France, dans le gouvernement personne ne souhaite aborder frontalement cette question. A Bercy on assure qu'aucune projection chiffrée n'a été faite car il y a beaucoup trop d'inconnu pour mesurer l'impact réel d'un Brexit : Est-ce que cela se traduirait par un rétablissement des barrières douanières ? Quels statuts pour les travailleurs étrangers ? Quelles relations économiques entre le Royaume Uni et le reste de l'Europe ? Sans compter le coût de l’incertitude politique qui pèserait sur l'Europe. Or l’incertitude ça n'est jamais bon pour les affaires...

Le Royaume Uni,  septième partenaire commercial de la France

D’après une étude de l'assureur-crédit Euler Hermes, la France serait un des pays les plus affectés par un Brexit.  Même si ce sont les Pays Bas, la Belgique et l’Irlande, dont les liens commerciaux avec Londres sont très étroits, qui auraient le plus à y perdre. 

Une sortie de l'Union Européenne se traduirait par une dépréciation de la livre sterling et une chute du PIB britannique, ce qui entrainerait de fait une forte diminution des importations du Royaume Uni.

Partant de ce constat, les auteurs de l'étude font deux scénarios. Soit Londres signe un accord de libre-échange avec l'Union Européenne. Dans ce cas, pour la France ce serait un manque à gagner sur ses exportations vers le Royaume Uni  de près de 2 milliards et demi d'euros entre 2017 et 2019. Mais sans accord de libre-échange, c'est la deuxième hypothèse, ce serait alors plus de 3 milliards d'euros.

L’agro-alimentaire et  l'industrie chimique seraient les secteurs les plus touchés : jusqu’à un demi-milliard d'euros de pertes d'ici 3 ans.

Autre conséquence d'un Brexit : le recul des investissements français en Grande Bretagne et britanniques en France, avec à l'arrivée, un impact possible de 0,2 points de PIB pour la France.

Pas de plan B dans les entreprises

Au Medef, on reconnait qu'il y a un  "un sentiment d'inquiétude". Mais en aucun cas de panique. D'ailleurs, même les grands groupes n'ont pas encore planché sur des plans B en cas de Brexit sans doute parce qu’ils n'en voient pas l'urgence.

Et pour cause, un pays qui quitte l'Union Européenne, ce serait une première. Comment juridiquement faire sortir le Royaume Uni de l'Union Européenne, si c'est le choix des électeurs britanniques ? D’après les juristes, il faudrait  près de 2 ans pour qu'un Brexit soit effectif.

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