Turquie : la composition du prochain Parlement suscite l'inquiétude
Près d’un Turc sur quatre a glissé un bulletin pour un candidat nationaliste dans le meilleur des cas, extrémiste dans le pire. Résultat : c’est le parlement le plus à droite, voire d'extrême droite et nationaliste, que la République turque ait connu en 100 ans d’existence. Dans chacune des alliances, celle du président comme celle de son opposant, l’extrême droite était bien représentée. Mais ce qui fait frémir les associations de défense des droits humains et les associations féministes, c’est l’élection de quatre députés, qui viennent du Hüda Par, la vitrine politique du Hezbollah turc, un groupe islamiste radical kurde, responsable de plusieurs centaines d’assassinats dans les années 80 et 90.
Dans son viseur tout particulièrement : la guérilla kurde et toute voix critique ne partageant pas sa conception de la loi islamique. L’AKP, le parti du président Erdogan, a fait une place à ce parti sur ses listes, et quatre députés du Hüda Par vont donc faire leur entrée au Parlement
Mauvais signe pour les libertés
Ils ne sont que quatre mais le signal n’est pas très réjouissant. D’autant qu’un autre parti, le nouveau Parti Refah, soutien du président Erdogan, compte lui aussi des élus, cinq précisément. C’est le parti qui est à l’origine du retrait de la Turquie de la Convention d’Istanbul, ce traité qui protège les femmes contre les violences. Ce parti milite aussi pour la réécriture de la dernière loi encore en vigueur en Turquie en faveur des femmes, la loi 6284, qui ne serait pas assez protectrice de la famille…
Ce Parlement est aussi certes plus féminin que le précédent, mais il est surtout peuplé d’élus hostiles aux droits des femmes et des minorités.
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