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Turquie : la composition du prochain Parlement suscite l'inquiétude

En Turquie se déroule dimanche 28 mai le second tour de l'élection présidentielle, entre le président sortant Erdogan, plus de 20 ans au pouvoir, et son challenger d’opposition soutenu par une alliance de plusieurs partis Kemal Kiliçdaroglu. Mais on connaît déjà la physionomie du prochain Parlement.
Article rédigé par franceinfo, Marie-Pierre Vérot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'hémicycle du parlement à Ankara (Turquie), le 20 mai 2016. Photo d'illustration (MUSTAFA KAYA / MAXPPP)

Près d’un Turc sur quatre a glissé un bulletin pour un candidat nationaliste dans le meilleur des cas, extrémiste dans le pire. Résultat : c’est le parlement le plus à droite, voire d'extrême droite et nationaliste, que la République turque ait connu en 100 ans d’existence. Dans chacune des alliances, celle du président comme celle de son opposant, l’extrême droite était bien représentée. Mais ce qui fait frémir les associations de défense des droits humains et les associations féministes, c’est l’élection de quatre députés, qui viennent du Hüda Par, la vitrine politique du Hezbollah turc, un groupe islamiste radical kurde, responsable de plusieurs centaines d’assassinats dans les années 80 et 90.

Dans son viseur tout particulièrement : la guérilla kurde et toute voix critique ne partageant pas sa conception de la loi islamique. L’AKP, le parti du président Erdogan, a fait une place à ce parti sur ses listes, et quatre députés du Hüda Par vont donc faire leur entrée au Parlement

Mauvais signe pour les libertés

Ils ne sont que quatre mais le signal n’est pas très réjouissant. D’autant qu’un autre parti, le nouveau Parti Refah, soutien du président Erdogan, compte lui aussi des élus, cinq précisément. C’est le parti qui est à l’origine du retrait de la Turquie de la Convention d’Istanbul, ce traité qui protège les femmes contre les violences. Ce parti milite aussi pour la réécriture de la dernière loi encore en vigueur en Turquie en faveur des femmes, la loi 6284, qui ne serait pas assez protectrice de la famille…

Ce Parlement est aussi certes plus féminin que le précédent, mais il est surtout peuplé d’élus hostiles aux droits des femmes et des minorités.

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