Cet article date de plus d'un an.

Sommet Européen : divisée sur la répartition des demandeurs d’asile, l'Union européenne souhaite mieux contrôler ses frontières extérieures

Le sujet migratoire revient dans le débat européen à la demande de plusieurs États membres dont l’Autriche ou les Pays bas qui s’estiment submergés, alors que d'autres pays envisagent d'assouplir les critères d'entrée pour faire face à une pénurie de main-d'œuvre.
Article rédigé par franceinfo - Angélique Bouin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des membres de l'organisation humanitaire distribuent des couvertures et des kits d'hygiène aux demandeurs d'asile au centre de demande d'asile  de Ter Apel, aux Pays-Bas,le 26 août 2022. (VINCENT JANNINK / ANP)

Les 27 pays de l'Union européenne sont toujours divisés sur la répartition des demandeurs d’asile pour alléger le poids des pays de première entrée mais ils sont tous d’accord en revanche pour mieux contrôler les frontières extérieures de leur espace commun et pour renforcer leur politique du retour !

>>> Projet de loi immigration : en Haute-Loire, habitants et demandeurs d'asile "tentent de construire des liens, pas à pas"  

Un chiffre retient l’attention. Seulement 20% des déboutés du droit d’asile rentrent effectivement dans leurs pays, d’origine :  un sur cinq. En raison des recours juridiques mais surtout du refus de bien des pays tiers de récupérer leurs ressortissants et là-dessus Bruxelles peut intervenir très concrètement. La Commission européenne a un outil juridique qui permet de jouer sur la politique d’octroi de visa pour forcer les pays "peu coopératifs" à reprendre leurs ressortissants. La Gambie en a récemment fait les frais. Le nombre de visas étudiants de commerce ou de voyage a baissé, le prix de ce sésame a fortement augmenté et les délais d’obtention sont allongés. Mais une majorité des 27 de l'Union européenne veut aussi utiliser comme levier de pression la politique commerciale et l’aide au développement. Du donnant donnant en quelque sorte. Pour faire court : on vous aidera moins si vous ne reprenez pas vos migrants. Le sujet sera au cœur des discussions jeudi 9 février lors du sommet européen à Bruxelles.

Un programme d'immigration choisie en Allemagne 

Les européens veulent donc renforcer leur politique de retour et limiter les arrivées, mais pas toutes les arrivées ? L’Allemagne vient de jeter un pavé dans la marre avec son vaste programme d’immigration choisie. Pour combler les trous béants de son marché du travail, Berlin prépare une loi pour assouplir tous les critères d’entrées sur son territoire. Le pays aurait besoin de  400 000 immigrés supplémentaires chaque année, ce qui fait écho, mais dans une moindre mesure, au projet français d’octroi de permis de travail dans les métiers en tension.

Plus frappant encore la Commission elle-même intervient. Cette semaine la présidente Ursula Von der Leyen a souligné l’importance de la migration légale sur le marché de l’emploi en Europe. Dans le secteur de la production électrique 30% des entreprises ont un problème de pénurie de main d’œuvre a-t-elle insisté en présentant sa nouvelle stratégie industrielle pour l’Union.  

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.