Sommet Européen : divisée sur la répartition des demandeurs d’asile, l'Union européenne souhaite mieux contrôler ses frontières extérieures
Les 27 pays de l'Union européenne sont toujours divisés sur la répartition des demandeurs d’asile pour alléger le poids des pays de première entrée mais ils sont tous d’accord en revanche pour mieux contrôler les frontières extérieures de leur espace commun et pour renforcer leur politique du retour !
Un chiffre retient l’attention. Seulement 20% des déboutés du droit d’asile rentrent effectivement dans leurs pays, d’origine : un sur cinq. En raison des recours juridiques mais surtout du refus de bien des pays tiers de récupérer leurs ressortissants et là-dessus Bruxelles peut intervenir très concrètement. La Commission européenne a un outil juridique qui permet de jouer sur la politique d’octroi de visa pour forcer les pays "peu coopératifs" à reprendre leurs ressortissants. La Gambie en a récemment fait les frais. Le nombre de visas étudiants de commerce ou de voyage a baissé, le prix de ce sésame a fortement augmenté et les délais d’obtention sont allongés. Mais une majorité des 27 de l'Union européenne veut aussi utiliser comme levier de pression la politique commerciale et l’aide au développement. Du donnant donnant en quelque sorte. Pour faire court : on vous aidera moins si vous ne reprenez pas vos migrants. Le sujet sera au cœur des discussions jeudi 9 février lors du sommet européen à Bruxelles.
Un programme d'immigration choisie en Allemagne
Les européens veulent donc renforcer leur politique de retour et limiter les arrivées, mais pas toutes les arrivées ? L’Allemagne vient de jeter un pavé dans la marre avec son vaste programme d’immigration choisie. Pour combler les trous béants de son marché du travail, Berlin prépare une loi pour assouplir tous les critères d’entrées sur son territoire. Le pays aurait besoin de 400 000 immigrés supplémentaires chaque année, ce qui fait écho, mais dans une moindre mesure, au projet français d’octroi de permis de travail dans les métiers en tension.
Plus frappant encore la Commission elle-même intervient. Cette semaine la présidente Ursula Von der Leyen a souligné l’importance de la migration légale sur le marché de l’emploi en Europe. Dans le secteur de la production électrique 30% des entreprises ont un problème de pénurie de main d’œuvre a-t-elle insisté en présentant sa nouvelle stratégie industrielle pour l’Union.
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