"Norwegian Dawn" : des passagers laissés à quai en Afrique mettent sept jours pour retrouver leur bateau de croisière

Une croisière qui tourne mal : huit passagers, Américains et Australiens, se sont retrouvés seuls à Sao Tomé-et-Principe, sans argent et sans affaires. Leur bateau, le "Norwegian Dawn" ne les a pas attendus.
Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Huit passagers d'un bateau de croisière n'ont pas été autorisés à remonter à bord après une escale. Certains d'entre eux témoignent sur la chaîne de télévision américaine NBC. (CAPTURE D'ECRAN X)

Le premier chapitre de ce feuilleton nous emmène sur Sao Tomé-et-Principe, minuscule archipel du golfe de Guinée où le Norwegian Dawn s'amarre le 27 mars, le temps d'une escale. Le navire a encore deux semaines de voyage avant de rallier Barcelone, son port d'arrivée.

Après l'heure, c'est plus l'heure

Ce jour-là, huit passagers s'offrent une petite excursion privée pour découvrir l'île, célèbre pour ses plages paradisiaques, sa forêt tropicale et son rocher volcanique. Mais le circuit prend du retard. Beaucoup de retard... Quand le groupe rejoint enfin le quai, le navire a commencé à appareiller : le capitaine refuse de les laisser monter à bord. Ils font des pieds et des mains, alertent le capitaine du port qui tente de joindre le bateau, sans succès, puis le service d'urgence de la compagnie - qui leur demande d'envoyer un mail...

Quelques minutes plus tard la silhouette massive du navire de croisière s'éloigne, huit personnes restent en rade. Six Américains et deux Australiens dont des octogénaires, une paraplégique en fauteuil, un homme souffrant de problèmes cardiaques et une femme enceinte.

Pas d'argent, pas de vêtements, pas de médicaments

Sur les huit, seul un couple d'Américains a sur lui une carte Visa qui lui permet de payer à l'international. Tous n'ont évidemment rien d'autre que les vêtements qu'ils portent et leurs médicaments sont restés à bord. Mais - soulagement - leurs passeports leur sont restitués. C'est le protocole. Ne les voyant pas arriver, la compagnie a remis leurs documents d'identité aux autorités locales. 

Chapitre deux : courir après un bateau. Les passagers prennent un ferry, dorment à l'hôtel puis louent un minibus pour rallier la Gambie où leur bateau doit faire escale quelques jours plus tard. Cette fois ils arrivent à l'heure mais pas de chance... Les conditions météo ne sont pas favorables, le navire ne peut pas accoster.

Sept jours de course pour retrouver leur bateau

C'est finalement à Dakar qu'ils le retrouvent sept jours plus tard, après avoir traversé six pays, vécu quelques péripéties et dépensé 5000 dollars sur la carte bleue de Jill et Jay, un couple Caroline du sud qui prend les choses avec beaucoup de philosophie. Habitués des croisières, c'est leur troisième voyage depuis le début de l'année avec la Norwegian Cruise Line. Ils racontent leurs aventures sur les chaînes de télévision américaines qui se délectent de ce feuilleton insolite façon Pékin-Express.

Chapitre trois, la compagnie norvégienne, qui qualifie la situation de "très regrettable", accepte finalement de rembourser les frais engagés par les passagers. Mais pas question de leur verser la moindre compensation. Elle rappelle qu'il est de leur responsabilité d'être de retour à bord au plus tard une heure avant l'heure de départ prévue, il n'y a pas d'exception possible. Fin de l'histoire mercredi prochain à Barcelone... Pas sûr qu'ils soient encore remis de leurs émotions.

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