Espace : les Etats-Unis veulent déterminer l’heure qu’il est sur la Lune

La Maison Blanche vient de demander à la Nasa de décider de l’heure qu’il est sur notre satellite. Pour des raisons scientifiques, mais pas seulement.
Article rédigé par Sébastien Paour
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Photo d'illustration (LIONEL VADAM / MAXPPP)

Le Bureau de la politique scientifique et technologique de la Maison Blanche explique dans son mémo que l'administration Biden souhaite "établir des normes de temps sur et autour des corps célestes autres que la Terre". Il demande donc à l'agence spatiale américaine de fixer l’heure qu’il est sur la Lune, d’ici décembre 2026. Cette norme horaire unifiée s’appellerait LTC : "Temps lunaire coordonné".

La raison de cette demande est que les horloges tournent plus vite sur la Lune. Elle a une attraction gravitationnelle plus faible que la Terre à cause de sa masse plus petite, et le temps passe un tout petit peu plus vite sur la Lune que sur Terre : en moyenne 58,7 microsecondes par jour. Cela veut dire que si on mettait une horloge atomique sur la Lune, elle serait au bout de 50 ans une seconde plus rapide que la même sur Terre.

Concurrence spatiale

Les Américains veulent être les premiers à définir l’heure qu’il est sur la Lune parce qu’ils veulent y retourner, et potentiellement y rester un moment avant d’aller vers Mars. Le programme Artémis de la Nasa prévoit un alunissage avec des humains d’ici septembre 2026, une première depuis plus de 50 ans. Et comme la concurrence dans cette course à la présence dans l’espace est de plus en plus importante, les Américains veulent imposer leur tempo.

L’Inde, la Russie, le Japon et la Chine sont en lice. Pékin, par exemple, veut poser ses premiers astronautes sur la Lune avant 2030. Les Etats-Unis veulent le leadership dans la définition d’une norme de temps. Washington rappelle que ce serait le chaos si ce n’était pas le cas sur Terre, et explique qu’une bonne standardisation de l’heure lunaire bénéficiera à tout le monde. Cela permettra par exemple une plus grande précision dans l’amarrage des engins, la communication ou la navigation.

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