En Suède, le meurtre d’Olof Palme est résolu. Enfin, peut-être...
Nous posons le doigt ce matin à Stockolm, où l’assassinat du premier ministre Olof Palme a connu, enfin, un épilogue hier. C’est l’une des histoires les plus anciennes du pays, une enquête de 34 ans.
L’assassin a désormais un nom. Il s’appelle Stig Engström. Ce soir de 1986, il croise le Premier ministre Olof Palme qui va au cinéma, à pied, sans garde du corps, avec sa femme. L’assassin retourne chercher une arme, attend à la sortie du cinéma. Il marche derrière le Premier ministre social-démocrate et l’abat. Il disparaît. La scène de crime est saccagée par des passants, puis par la police. Il sera très difficile de trouver des preuves. Et l’enquête va s’enliser, entre faux témoignages, aveux rétractés, et erreurs d’identification, notamment de la part de l’épouse d’Olof Palme.
Mais Stig Engström, le meurtrier, qui a longtemps été soupçonné, est mort en 2000. Le procureur général suédois a hier mis fin à l’enquête, expliqué que Stig Engström était bien le tueur, mais que ne pouvant plus l’interroger, il fermait le dossier... sauf si de nouveaux éléments devaient apparaître.
Une partie du mystère demeure
La Justice suédoise voudrait clore cette affaire, mais elle n’ose pas fermer toutes les portes. En 34 ans, l’assassinat d’Olof Palme a donné lieu à des livres, des enquêtes, et toutes sortes de théories. La CIA américaine aurait été impliquée, mais on a aussi parlé des services secrets sud-africains, des Croates... Des dizaines de personnes farfelues ont revendiqué le meurtre, et des milliers entendues. L’enquête repose sur 250 mètres d’étagères. Pour le procureur, pourtant, tout conduit au meurtre par cet homme suédois proche de l’extrême droite, qui haïssait Olof Palme pour ses prises de position sur la scène internationale : contre le régime de l’apartheid en Afrique du Sud, contre la guerre du Vietnam, contre les dictatures sud-américaines. Olof Palme avait sorti la Suède de sa neutralité historique.
L'affaire Palme a inspiré les écrivains
Vous connaissez certainement la série de livres Millenium, écrits par Stieg Larsson. Ces enquêtes publiées dans le monde entier ont fait connaître la grande tradition du polar suédois. Mais Stieg Larsson avait aussi passé des années à enquêter sur l’assassinat d’Olof Palme. Avant de mourir lui aussi en 2010, il avait écrit une lettre pour dire qu’il était proche de la vérité, et que des réseaux d’extrême droite avait tué le Premier ministre. L’enquête est donc officiellement close, mais le mystère pourrait perdurer.
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