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Droit à l’avortement : les Américaines pourraient se tourner vers le Canada et le Mexique

Aux États-Unis, le droit à l'avortement est en péril. Si la Cour suprême le restreint réellement, le nombre d'États à pratiquer l'IVG va diminuer et certaines Américaines pourraient être tentées d'aller dans les pays voisins.

Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Manifestation devant la Cour suprème à Washington (États-Unis) au sujet du droit à l'avortement. (STEFANI REYNOLDS / AFP)

Quelles solutions pour les Américaines qui veulent se faire avorter ? Si la Cour suprême annule ce droit constitutionnel datant de 1973, certaines Américaines pourraient être obligées d’aller à l’étranger car les États qui continueraient de pratiquer l’avortement – comme New York ou la Californie – auraient trop de demandes et les délais seraient plus longs.

Prenons l’exemple d’une femme qui tombe enceinte dans le Michigan, cet État du nord des États-Unis. Si la Cour suprême revient sur le droit à l'avortement, il pourrait alors infliger quatre ans de prison pour une interruption volontaire de grossesse, selon ABC News. Pour éviter une telle peine, cette Américaine pourrait à la place, traverser la frontière, rouler quelques kilomètres, et se faire accueillir par une clinique canadienne. Légalement, rien ne lui empêche de se faire avorter au Canada. Mais il y a plusieurs problèmes.

Déjà, il faut payer des frais, environ 500 euros. Ensuite, y aura-t-il de la place ? Le responsable d’un établissement de l’Ontario, voisin du Michigan, interrogé par le journal canadien La Presse, explique qu’il a déjà beaucoup de patientes canadiennes et qu’il n’est pas "en mesure de gérer une augmentation substantielle des demandes" venant des États-Unis. "Substantielle", car rien qu’au Michigan, 29 669 IVG ont été pratiquées en 2020, ce qui veut dire potentiellement des milliers à venir au Canada à la place.

Des contacts avec le Canada

La Presse relève également que mardi, l’association canadienne Women on web, qui livre par voie postale des pilules abortives partout dans le monde, a enregistré un "énorme" pic de trafic sur son site. C’était mardi 3 mai et les internautes qui ont regardé provenaient majoritairement des États-Unis.

On sait aussi que cela fait quelques mois que des organisations américaines tentent de nouer des liens avec des cliniques canadiennes pour aider les femmes des États qui ont déjà fortement restreint l’accès à l’avortement, comme le Texas et l’Oklahoma.

Le Mexique sur le chemin inverse

Pour les Américaines qui vivent dans le sud, elles peuvent aussi se tourner vers le Mexique. D’ailleurs, les cliniques proches de la frontière avec le Texas, ont reçu de nombreux appels mardi. Se faire avorter au Mexique est moins cher qu’au Canada : moins de 200 euros, mais c’est plus difficile. L’IVG n’est pratiqué que dans sept États et surtout, c’est très nouveau.

Le pays, ultra catholique, a dépénalisé l’avortement seulement l’année dernière. Les cliniques doivent maintenant se mettre en place et le personnel soignant doit être formé. Et tandis que le Mexique marche vers une amélioration du droit des femmes, les États-Unis, eux, rebroussent chemin.

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