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Le monde de Marie. Au Panama, invité surprise de la Coupe du monde, l'équipe nationale rêve de convertir le pays au football

Tous les jours, Marie Colmant revient sur un sujet passé (presque) inaperçu. Aujourd'hui, le Panama, "petit" pays de football qui va jouer en Russie sa première Coupe du monde.

Article rédigé par franceinfo
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L'équipe de football du Panama à son arrivée à l'aéroport de Saransk (Russie), le 7 juin 2018. (JUAN BARRETO / AFP)

C’est peut-être l’équipe la plus inattendue de cette Coupe du monde de football : pour la première fois de son histoire, le Panama est qualifié pour une phase finale. Le Panama du général Noriega et ses Bataillons de la dignité qui terrorisaient les opposants dans les années 80 ? Non, aujourd’hui le Panama ne ressemble plus à cela. C’est un pays à fond derrière son équipe nationale de football, depuis sa qualification le 9 octobre dernier contre le Costa Rica.

Un million et de demi de panaméens se sont retrouvés dans les rues pour fêter la victoire, soit la moitié de la population locale. Sous le coup de l’émotion, d’ailleurs, le président du Panama a décrété le lendemain que le 10 octobre est désormais une fête nationale marqué d’un jour férié.

Le sport national : le baseball

Le secret de ce succès serait dû, pour beaucoup à l’entraîneur, Hernan Dario Gomez, venu de Colombie pour relever ce challenge. Pas évident, le football au Panama. D’abord parce que jusqu’à présent, le sport national, c’est le baseball. Le football attitre péniblement des centaines de spectateurs et offre de maigres compensations à ses joueurs, les stars sont payées autour de 3 200 euros par mois.

Mais le football, en revanche attire les gamins des quartiers pauvres de Panama City, minés par la violence des gangs, et qui voient dans le football un moyen d’en sortir. Des gamins qui s’entraînent dans des terrains vagues le soir, à l’abri des coups de feu. 70% des joueurs de l’équipe nationale du Panama viennent de ces quartiers.

Des entraînements filmés par des drones

C’est le cas de Luis Tejada, recordman de buts pour son équipe, 36 ans qui vient jouer en Russie sa première et dernière Coupe du monde. C’est le cas aussi de Roman Torres, capitaine de l’équipe, qui joue à Seattle, héros national au Panama depuis qu’il a marqué le but qui a envoyé son pays en Russie. Des joueurs chouchoutés par leur entraîneur qui veille à garder le lien avec ses hommes, leur téléphonant tous les lundis matin pour prendre de leurs nouvelles. De leurs week-ends mais aussi de leur poids, car le coach veut des joueurs minces.

A l’ancienne alors ? Pas tant que ça. Les entraînements étaient filmés par des drones pour vérifier si les joueurs se plaçaient bien. Leurs chances au Mondial sont minces, le Panama doit affronter l’Angleterre le 24 juin prochain.

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