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En Grande-Bretagne, les parlementaires rejettent une loi qui reconnait des droits aux animaux

Tous les jours, Marie Colmant revient sur un sujet passé (presque) inaperçu : mercredi, le rejet d'une loi européenne en Grande-Bretagne. Avec le Brexit, la législation qui reconnaissait la souffrance et les émotions des animaux est passée à la trappe.

Article rédigé par franceinfo - Marie Colmant
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Larry, le chat du Premier ministre, devant le 10, Downing Street en 2013. (TOBY MELVILLE / REUTERS)

Le parlement britannique s'engage dans la voie du Brexit petit à petit, notamment en se débarassant des lois européennes jugées trop contraignantes. Ainsi, lundi 20 novembre, une loi européenne de 2009 inhérente au traité de Lisbonne, qui reconnaissant la souffrance et les émotions des animaux, a été rejetée, par 313 voix contre 295. Ça peut paraître fou venant de ce peuple qui a une telle image d'ami des bêtes. 

La raison de ce rejet est qu'il existerait déjà une loi anglaise garantissant le bien-être des animaux. C'est faux, selon un éditorialiste de PigWorld, le journal des éleveurs de porc. Il assure que cette loi ne garantit que le bien-être des animaux domestiques mais ne protège en aucun cas les animaux sauvages et les animaux encore utilisés dans les laboratoires. Pour les amis des animaux outre-Manche, ce rejet constitue donc un inquiétant retour à plus de 20 ans en arrière.

La Grande-Bretagne, l'amie des bêtes

En effet, l’interdiction de la chasse à courre fut l’une des premières mesures de Tony Blair, lors de son accession au pouvoir en 1997. Cette interdiction est aujourd’hui fortement remise en question par le gouvernement conservateur. Michael Gove, le ministre de l’Environnement n’a quant à lui pas fait d’objection à la suppression de la loi européenne. Il déclarait il y a trois jours que la Grande-Bretagne était le pays le plus sûr du monde pour les animaux.

Et effectivement, la Grande-Bretagne est le seul pays où des éleveuses de poules tricotent des pulls douillets spécialement conçus pour aider leurs gallinacées à affronter l'hiver. C'est aussi dans ce pays que travaille David Attenborough, le plus grand des documentaristes animaliers, qui est également un ami respectueux des animaux. La BBC diffuse actuellement sa nouvelle série sur les océans, Blue Planet II, qui est le deuxième programme télé le plus regardé au monde. Depuis le début de la diffusion de cette série début novembre, chaque épisode est décortiqué dans la presse. La programme sidère ses 15 millions de téléspectateurs hebdomadaires, bouleversés par la souffrance animale causée par l’Homme. Comment réagiront-ils à cette volte-face de leur gouvernement ?   

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