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Dans le port d’Amsterdam, les "croisières Lampedusa" sont parmi les préférées des touristes

Dans le port d’Amsterdam, deux bateaux baladent les touristes sur les canaux. Les deux épaves, saisies par la Marine italienne à Lampedusa, avaient servi à des migrants qui fuyaient leur pays.

Article rédigé par franceinfo - Marie Colmant
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
A droite, le "Alhadj Djumaa" dans le port d'Amsterdam (Pays-Bas). Photo postée sur la page Facebook de Lampedusa Cruises. (FACEBOOK.COM)

Lamepedusa, au large de la Sicile, fut l’une des premières touchées par les vagues de réfugiés, venus de Syrie, de Lybie, mais aussi de l’Afrique subsaharienne. Teun Castelein est un artiste contemporain néerlandais, un homme curieux de son prochain, qui s’est rendu à Lampedusa, pour voir, pour comprendre. C’est là qu’il repère les bateaux, deux épaves saisies par la marine italienne, échouées à Lampedusa. Pas n’importe quelles épaves, le Alhadj Djumaa avait à son bord 217 Erythréens et 65 Ethiopiens, quand il a terminé sa course sur l’ile italienne.

Saisi par les autorités italiennes

L’autre bateau, le Hedir, a été saisi par les autorités italiennes alors qu’il suivait la même route un an plus tard. C’est là que Teun Castelein a une idée, une idée qui le ramène à son propre pays, qui fut aussi une terre de réfugiés, ce qui peut-être, au moment où la droite populiste gagne des points, il serait bon de le rappeler. Teun Castelein achète alors les deux épaves de Lampedusa, les emporte à Amsterdam, les fait entièrement retaper, et crée son propre circuit de croisière touristique sur les canaux, les Lampedusa Cruises.

À la barre, un marin somalien

Bien sûr, dans le port d’Amsterdam, il y a des marins à foison, mais Teun Castelein a une autre idée, le capitaine du Hedir sera Tommy Hatim, journaliste télé égyptien arrêté, et torturé, pour avoir aidé des réfugiés syriens. Lui, il est arrivé à Amsterdam en avion, pas en bateau. À la barre du Alhadj Djummaa, un marin somalien, fou de joie de renouer avec la vie sur un bateau. En route donc vers une autre visite d’Amsterdam, celle de ses quartiers créés par les réfugiés français, les juifs portugais ou espagnols arrivés en masse à partir de XVIe siècle et qui firent d’Amsterdam un grand port de commerce.

À bord des Lampedusa Cruises, on parle d’immigrants, de réfugiés, de ceux qui étaient du dernier voyage. Teun Castelein a voulu laisser à bord les objets qu’il a trouvés dans les bateaux. Une vieille guitare, une photo. Dans le port d’Amsterdam, aujourd’hui les Lampedusa Cruises sont parmi les préférées des touristes.

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