Cet article date de plus de trois ans.

Vincent Fernandel, petit-fils de l'acteur : les fables de La Fontaine avec l'accent marseillais

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui : Vincent Fernandel, animateur, journaliste spécialisé dans le cinéma, raconteur d’histoires et petit-fils de Fernand Contandin, alias Fernandel. Il publie "Les fables de La Fontaine" aux éditions Fleurus.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
La couverture du livre-CD "Les fables de La Fontaine racontées par Vincent Fernandel (EDITIONS FLEURUS)

Vincent Fernandel suit, quelque part, les traces de son grand-père comme de son père, Franck, sans l’avoir réellement prévu. Il est auteur, scénariste et il explique que son père l’a toujours laissé libre de faire ses propres choix : "Ce n’est même pas ça que je souhaitais faire forcément mais j'avais toujours eu, et j’ai toujours d’ailleurs, une grande attirance pour les arts en général". Il opte donc pour l’ombre et offre la lumière aux autres, heureux de son parcours : "Quand on travaille dans un métier qui relève de la passion, c’est toujours agréable de se dire que malgré les difficultés professionnelles, on fait quand même un métier où on n’a pas l’impression de travailler."

Passeur d’histoires

Dans cet ouvrage, on ne trouvera pas l’histoire de La Vache et le Prisonnier (film d’Henri Verneuil avec son grand-père en 1959) mais celle du Lièvre et la Grenouille, Le lièvre et la Tortue, Le Corbeau et le Renard ou encore Les Deux Coqs. Pour Vincent Fernandel, l’intérêt des fables de La Fontaine, "c'est la matière textuelle, la richesse des histoires mais aussi le nombre de Fables". Il a fallu faire un tri sévère parmi 250 écrits pour n'en garder que 17.

A l’écoute de ce très bel album compilant ces Fables en musique, on se rend compte que les chiens ne font pas des chats puisque de ses ascendants, il garde aussi le phrasé et cet accent méridional qui nous font penser immédiatement à eux. Vincent Fernandel évoque ses origines: "Oui, on est tous Marseillais, depuis dix générations et c’est vrai que dans le Midi de la France, il y a quand même une tradition orale qui est très forte".

L’accent c’est un passeport, tout accent est une identité.

Vincent Fernandel

à franceinfo

Il n’a pas connu son grand-père mais il revient au micro d’Elodie Suigo sur ce qu’il a reçu de ses deux hommes : "Ce qu’ils m’ont d’abord transmis je crois, c’est la valeur du travail bien fait, c’est le fait de ne pas prendre les gens pour des imbéciles et surtout, le plus important c’est aussi de travailler avec et pour des gens qui partagent les mêmes valeurs." Aujourd’hui disparus, il en garde une force : "On peut continuer à vivre avec ceux qui vous ont précédé (…) C’est ça le socle, le pilier intérieur, c’est de savoir qu’en fait l’enveloppe s’éloigne (…) mais il y a quelque chose qui reste dans l’esprit, dans l’âme et dans le cœur."

Mon père me disait que j’avais des traits de caractère de mon grand-père. Dans la faconde et l’oralité, mais aussi dans le côté un peu tout blanc tout noir. Mon père m’a souvent dit : 'Tu es comme ton grand-père, tu es définitif’.

Vincent Fernandel

à franceinfo

L’importance des mots

"Mon plus grand amour, après les femmes naturellement, ce sont les mots", dit-il en riant puis nous explique d’où vient cette passion : "Je viens d’une famille méridionale où l’oralité, où le mot étaient importants. Aussi parce que tout simplement, je suis un grand lecteur et j’aime beaucoup aussi apprendre des nouveaux mots." Et il ajoute plus sérieusement à quel point il est important de cultiver ces mots, de les propager : "La première arme, non pas offensive mais qui construit, c’est la culture. Et la culture, c’est absolument tout. C’est tout ce qu’on connaît, c’est tout ce que l’on sait mais c’est aussi ce que l’on n’ignore. Et je crois que par les mots, c’est comme ça que l’on peut construire."

Si la langue, si le mot, si l’oralité et donc aussi l’écrit ne sont pas maintenus à un certain niveau, (…) Je pense qu’une société peut se faire du souci.

Vincent Fernandel

à franceinfo

À lire et écouter : "Les fables de La Fontaine", racontées par Vincent Fernandel et illustrées par Charlotte Molas, aux éditions Fleurus.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.