Rose : "J’ai fabriqué du ciel au milieu des ténèbres"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, c’est la chanteuse Rose qui revient avec un livre et un album, tous les deux intitulés "Kérosène".
"Mon cauchemar c’est celui de plein de gens sauf que c’est le mien." C’est ainsi que débute la chanson L’inconnue c’est moi dans le nouvel album de Rose, Kérosène. Un album mais aussi un livre qui porte tous les deux le même titre, pour raconter les années sombres.
Un acte sobrement égoïste qui lui a fait "l’effet d’une bombe en le faisant, en écrivant, en travaillant sur moi", raconte-t-elle, puis un disque et l'objectif de dire ce qui s’est passé, à sa famille notamment, et d’avancer surtout. Elle se livre sur ses addictions et écrit "pour mettre dans le passé tout ça et pour ne pas oublier, pour m’en rappeler, ne pas retomber". Elle confie à Elodie Suigo que sa vie "est une dualité entre les choses qui me font du bien et que j’aime et qui finalement me font du mal dans tous les sens. La nuit ça a toujours été une addiction et le métier a amplifié justement toutes les addictions, contradictions, ou toutes ces envies un peu autodestructrices."
La musique et l’écriture ont pris le pas sur son métier de professeure des écoles après avoir fait des études de droit. Keren devient Rose : "Je ne sais faire que ça, écrire la musique, ça me berce, ça m’entraine, ça me motive mais moi ce que je préfère c’est écrire. J’ai toujours pensé que si j’étais au bon endroit au bon moment, l’écriture je pourrai en faire quelque chose". Et le bon moment arrive. Une aide extérieure et la chance lui sourient grâce à sa meilleure amie qui lui demande d’enregistrer des maquettes. On la découvre avec le titre La liste ou encore Ciao Bella en 2006.
Amoureuse de la nuit avant le succès, oiseau de nuit depuis, la bascule vers la consommation de produits licites et illicites se fait subrepticement. Son livre lui permet de remettre les pendules à l’heure sur la consommation de drogues, ni diabolique ni récréative, elle remet la cocaïne à sa juste place, "à la poubelle".
L’hôpital est un déclic lorsqu’elle sent le morbide prendre le pas sur sa vie et surtout sur son fils Solal.
J’ai eu cette illumination d’imaginer mon fils plus tard sans moi et ça m’a bouleversée et je me suis dit : est-ce que je suis ce genre de mère qui veut laisser un orphelin ?
Roseà franceinfo
De l’enfer dont elle est sortie, subsiste que cette envie de ne pas y retourner. Cela fait 2 ans qu’elle a tourné le dos à ses addictions et mesure pleinement sa chance d’être là, de sourire, d’être heureuse "mais c’est un boulot".
Cette renaissance n’est pas offert à tout le monde et ce livre peut donner l’espoir aux autres : "Ça fait du bien de voir la vie de ce côté-là". Les épreuves de la vie peuvent faire sombrer n’importe qui mais il ne faut pas perdre de vue que l’on peut "fabriquer du ciel au milieu des ténèbres".
L’album de Rose s’appelle Kérosène, tout comme son livre aux Editions Ipanema, et elle sera bientôt en concert à Paris les 26 et 27 novembre prochain à La nouvelle Eve.
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