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Pour Kevin Mayer, l'athlétisme "c’est le sport de toutes les nations. Courir, on peut le faire partout !"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, l’invité est l’un des 3 sportifs préférés des français, l’athlète Kevin Mayer qui publie "Mes 10 commandements" aux éditions Solar.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Kevin Mayer pendant les championnats du monde d'athlétisme à Londres, en 2017. (IAN LANGSDON / EPA)

Kevin Mayer a un palmarès des plus impressionnants. Parmi ses titres : médaillé d’argent au JO de Rio en 2016 en décathlon (une discipline disputée sur 2 jours consécutifs, en plein air, comprenant 10 épreuves : 4 courses, 3 sauts et 3 lancers) puis champion du monde d’heptathlon ( 7 épreuves sur 2 jours consécutifs, en salle) en 2018 à Birmingham .

Ce décathlonien devient aussi champion du monde en 2017 à Londres et réussit même à battre le record de 9 100 points dans ce sport roi de l’athlétisme avec 9 126 points en 2018. Il a 26 ans à l'époque, une réussite dont il se souvient encore : "C’est un moment incroyable avec tout le public français et tous mes proches, donc c’est assez fou."

Le sport salvateur

Mes 10 commandements, ce n’est pas qu’une autobiographie pour Kevin Mayer, ça va plus loin : "Je voulais mettre en avant toutes les expériences qui m’avaient permis d’atteindre le record du monde, donc, c’est plus un partage de toute cette expérience". Dans son livre, il nous fait rencontrer sa famille, ses frères, il est sans filtre et nous raconte par exemple un Kevin Mayer asocial lorsqu’il est jeune. Ou encore un peu casse-pieds, comme il le confie à Élodie Suigo : "Jétais un peu pénible, j’étais toujours en recherche de lumière et c’est vrai que plus j’ai eu la lumière, moins je l’ai recherchée au fur et à mesure des années".

Toute ma sociabilité vient de mon sport et j’avais du mal à aller vers les autres. C’est vrai que le sport m’a obligé à casser des barrières pour aller plus loin. C’est pour ça que je lui en suis très reconnaissant et qu’aujourd’hui, j’essaie de l’amener au grand public 

Kevin Mayer

à franceinfo

Le sport comme voie professionnelle n’est pas ce qui anime Kevin Mayer lorsqu’il est adolescent. Il pratique alors le tennis : "Pour devenir fort, pour faire comme ma mère (professeure de sports). Ma maman qui était fière de moi quand je gagnais", dit-il. Mais très vite, il explose totalement et arrête : "Parce que j’avais trop de pression, parce que je ne prenais plus de plaisir". L’amour du sport étant intact, il change de discipline après son burn-out et là, la machine est relancée, son épanouissement suit. "J’ai gagné à un cross et j’ai essayé l’athlétisme, se souvient le champion. Ça a été une révélation parce que je me faisais plaisir. Je n’étais pas bon, j’étais juste bon en demi-fond, peut-être un peu en saut en hauteur, mais en sprint ce n’était pas du tout explosif. Je n’avais pas ce qu’il fallait, j’y allais uniquement pour me faire plaisir ".

C’est là que c’est hallucinant, c’est quand on n’attend rien de ce sport, que la performance commence à arriver. Parce qu’on a qu’une envie : ressentir de meilleures sensations dans toutes ces épreuves, aller plus loin. Et ça se fait naturellement

Kevin Mayer

à franceinfo

Le goût universel de l’effort

Ce qu’aime Kevin Mayer dans sa pratique sportive, c’est qu’il ne se met plus la pression, il profite de chaque instant. Il est également séduit par le brassage des cultures et l'universalité du sport. "C’est le sport de toutes les nations. Courir, on peut le faire partout donc c’est vrai que ce n’est pas un sport où la situation financière va jouer sur notre performance. Ça apporte une mixité tellement riche qu’on est tous égaux dans nos starting-blocks, ça en devient complètement ridicule de penser à la couleur de peau."

Je fais toujours mon sport par passion, je ne le fais pas pour être le premier et je le fais surtout pour progresser encore

Kevin Mayer

à franceinfo

Contrairement à d’autres sports, même s’il y a une compétition, les adversaires deviennent partenaires dans les souffrances. On le rappelle, le décathlon c’est dix épreuves en 48 heures et même s’il y a de l’adversité et que tous ont envie de gagner, c’est un sport bon enfant et très solidaire : "Et c’est ça qui crée le lien entre les décathloniens, peu importe le résultat qu’on a fait. Pour nous, c’est exceptionnel d'avoir terminé un décathlon et de pouvoir faire le tour d’honneur tous ensemble".

En ce qui concerne la question récurrente du dopage dans cette discipline si particulière, cette dernière insupporte le champion du monde. Pour lui, les tricheurs "ne font pas ce sport pour les bonnes raisons. Cela étant, il y a une forme de dopage que je comprends, c’est peut-être ceux qui n’ont rien, qui essaient de se battre pour leur village, je parle des Kényans etc… Je sais qu’il y en a qui se dopent pour survivre. Ça, à la limite, je peux un peu excuser. Mais alors ceux qui se dopent par l’appât du gain, l’appât de la notoriété, non."

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