Patrick de Carolis et son épouse racontent le destin tragique de Bianca de Médicis : "C'est assez agréable de travailler à deux"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Mardi 2 novembre, le journaliste et écrivain Patrick de Carolis publie un nouvel ouvrage avec son épouse, Carol-Ann : "Bianca, l'âme damnée des Médicis".
Patrick de Carolis est journaliste, écrivain, animateur de télévision, homme politique, maire actuel de la ville d'Arles. De 2005 à 2010, il a été président directeur général de France Télévisions. Mardi 2 novembre, c'est l'écriture qui l'amène à franceinfo avec un ouvrage coécrit avec son épouse Carol-Ann sur Bianca de Médicis : "Bianca, l'âme damnée des Médicis" aux éditions de l'Observatoire.
franceinfo : Après La Dame du Palatin, Les Demoiselles de Provence, Letizia R. Bonaparte, vous avez décidé de réécrire le destin de celle qui fut vilipendée, sacrifiée par les Médicis, l'audacieuse Bianca Cappello. Pourquoi ?
Patrick de Carolis : Parce que j'avais envie, avec ma femme Carol-Ann, de réhabiliter un peu cette femme et cette époque m'intéressait. J'avais travaillé sur l'époque Empire avec Letizia R. Bonaparte, sur le Moyen Âge avec Les Demoiselles de Provence, sur la romanité avec La Dame du Palatin et on avait très envie de s'arrêter un petit peu sur cette Renaissance et sur cette famille Médicis.
"C'est un amour vrai, sincère. Bianca Capello, épouse de François Ier de Médicis, n'est pas une courtisane."
Patrick de Carolisà franceinfo
Pourquoi Bianca ? Parce que c'est une jeune fille qui va être prise dans la tourmente de son siècle et de cette dynastie médicéenne. C'est un amour prodigieux qu'elle a vécu, pur, passionnel. Un amour inattendu aussi et puis, scandaleux, fort. Il va durer plus de quinze ans avec le grand-duc de Toscane, Francesco, François Ier de Médicis. Inattendu parce qu'elle est vénitienne et lui est toscan. Et puis scandaleux parce qu'elle sera considérée pendant toute la période où elle va être amoureuse de Francesco comme une intruse, une favorite, comme quelqu'un qu'il faut absolument salir. La famille Médicis, et notamment les frères de François Ier, Ferdinand et Pietro, vont bien sûr la détester, mais pas que, le peuple toscan aussi la détestera.
Que vous apporte l'écriture, aujourd'hui ?
Ce sont des projets qui m'animent. Je travaille beaucoup avec ma femme. Ça fait 41 ans qu'on vit ensemble et on avait envie, à cette période de notre vie, d'avoir des projets communs et on a trouvé ce personnage. Je dois dire que c'est assez agréable de travailler à deux. Blaise Cendrars disait : "Ecrire, c'est brûler vif , mais aussi renaître de ses cendres" et c'est vrai que c'est un gros travail. C'est très difficile, prenant. C'est fatigant d'écrire et quand on est deux, on s'épaule.
Jeune, vous vouliez être danseur classique et finalement c'est le journalisme qui va vous happer. A quel moment ça bascule ?
J'ai fait de la danse jusqu'à l'âge de 17 ans, suivi des cours d'art dramatique. Je crois que ça bascule après le bac, à 17 ans et demi, quand j'écoute une interview de François Périer à la télévision. Il répondait à un journaliste et disait : "Toute ma vie, j'ai construit ma personnalité à bout de rôles". Et à 17 ans, quand vous cherchez un peu votre voie, que vous sortez de cette adolescence... Je me suis dit : non, je ne veux pas être comédien, je ne vais pas être danseur parce que je ne danserai ou n'interpréterai que des textes ou des chorégraphies qui ne seront pas de moi. J’ai choisi le journalisme car j'aimais écrire alors j'ai fait une école un peu pour ça. Depuis, je suis revenu sur ce que je pouvais penser des acteurs, des comédiens ou des danseurs qui font plus qu'interpréter, ce sont de véritables artistes et ils nous apportent beaucoup.
Vous avez été très vite attiré par la télévision, vous démarré à France 3 Champagne-Ardenne en 1974.
C'est le hasard des stages et je suis resté en télé.
Vous passez par TF1, Antenne 2, puis La Cinq comme directeur des magazines documentaires...
... M6, la création de Zone interdite...
... Et Des Racines et des Ailes en 1997. Qu'en gardez-vous puisque cette émission vous colle encore à la peau aujourd'hui ?
C'est un de mes bébés qui m'a apporté beaucoup de joie. Je crois qu'elle a marqué la télévision. Quand une émission fonctionne, c'est parce que c'est naturel, authentique. Je pense que c'est extrêmement important de savoir d'où l'on vient. Non pas pour s'arrêter dans le passé, ou pour y camper, mais pour en faire un tremplin et pour avoir une vision.
"Avoir des racines et avoir des ailes, c'est avoir un bagage et pouvoir s'engager sur le chemin de l'avenir avec sécurité."
Patrick de Carolisà franceinfo
Dans votre ouvrage, on ressent toujours ce petit truc : lorsque vous présentiez cette émission, vous vous occupiez aussi des lieux empreints d'Histoire.
Oui, bien sûr. C'est ma curiosité. Je suis né à Arles et c'est une ville qui m'a fabriqué par son histoire, par ses deux mille ans de romanité, par sa pierre, la couleur de sa pierre, par le fait de vouloir raconter des histoires. Je dois beaucoup à cette ville.
Et à votre maman aussi, parce qu'elle portait les costumes arlésiens ! Que gardez-vous de vos parents ?
Beaucoup d'amour. Je n'ai pas eu une enfance triste. Il n'y a pas eu de désamours. Il n'y a eu que de l'amour. Je garde de mes parents cet amour-là.
Vous êtes maire d'Arles aujourd'hui, ça vous tenait beaucoup à cœur.
C'était en moi. Le temps était arrivé pour que je rende à cette ville ce qu'elle m'avait donné.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.