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Patrice Leconte a "toujours cru" à ses films, "même ceux que j'ai un peu merdé"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, elle reçoit le réalisateur Patrice Leconte, président du 36e Festival Mont-Blanc d’Humour du 21 au 27 mars prochain, l’occasion de revenir sur une longue carrière au cinéma qui aurait pu s'arrêter net, après l'échec de son premier film... Mais il a pu en tourner un deuxième : "Les Bronzés", devenu un film culte.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
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Publié
Temps de lecture : 2 min
Patrice Leconte. (ANG?LIQUE SUREL / MAXPPP)

Pour Patrice Leconte, être le président du Festival Mont-Blanc d’Humour est à la fois quelque chose d’agréable, de léger, d’amusant : "L’humour c’est un truc très simple, ça vous fait rire ou ça ne vous fait pas rire."

Il raconte qu’enfant, il aime aller voir des films avec son père très cinéphile : "C’était sa passion le cinéma". Le cinéma lui apparaît très vite comme "un truc idéal, assez épatant parce qu’on dit volontiers que le cinéma est un art voyou (…). Il est arrivé après tout le monde. Le cinéma c’est autant la peinture, la littérature, la musique, la chorégraphie, l’architecture pour les décors". Il se dit qu’au final grâce au cinéma, il ne sera pas obligé de choisir et pourra toucher à tout. Alors imprégné du Festival du court-métrage à Tours, où il grandit, Patrice Leconte se dit : "Ouais, je peux en faire autant", et il décide de monter à Paris et de faire une école de cinéma.

Gotlib comme un conte de fée

Patrice Leconte raconte à Elodie Suigo que lorsqu’il est encore étudiant, il lit le magazine Pilote et il confie qu’il y trouve : "Quelques étoiles, quelques pépites dont Gotlib dont j’adorais le travail". Alors il lui écrit en lui proposant de prendre un café et le dessinateur accepte. "Et on est devenus très amis." De nombreuses années plus tard, il lui soumet des dessins et Gotlib le dirige vers René Goscinny à la tête de Pilote. Il commence sa collaboration avec la revue.

Entre le dessin et le cinéma son cœur balance et il laisse ses crayons et papier Canson pour le clap de cinéma lorsqu’il propose à Gotlib d’écrire le long-métrage Les vécés sont fermés de l’intérieur avec Jean Rochefort et Coluche (1975). Ce premier film n’obtient pas le succès escompté et Patrice Leconte raconte, car maintenant il y a prescription, que Jean Rochefort a été "assez insupportable sur ce film" et ajoute : "J’ai mis beaucoup de moi-même parce que j’en ai bavé (…). J’ai été tellement déçu. Vous savez quand vous avez un rêve d’enfant, faire des films, et que vous dites j’ai dû rêver à côté de la plaque. Et je me disais je mène ce film à bien et après je fais autre chose."

Splendide !

C'est en 1977 que Patrice Leconte surmonte cet échec grâce à la troupe du Splendid qui demande expressément au producteur d’Amour, coquillages et crustacés de le prendre pour réaliser le film : "On va le faire avec Patrice car on s’entend bien avec lui et c’est comme ça que les Bronzés, le premier, est né". Et c’est avec une jolie nostalgie que Patrice Leconte décrit le tournage. "Une merveille de gaieté et de travail épatant, et puis le film a été un succès et on a enchaîné avec les Bronzés font du ski". 

A l’époque, on ne pouvait pas imaginer que 40 ans plus tard on connaîtrait les répliques par cœur. Oui ça a changé ma vie, après le premier film, j’avais envie d’arrêter. Après les "Bronzés" j’avais envie de continuer

Patrice Leconte

à franceinfo

Il enchaîne les films avec beaucoup ou moins de succès : Viens chez moi j’habite chez une copine avec Michel Blanc, Anémone (1981) ou encore Les Spécialistes avec Gérard Lanvin et Bernard Giraudeau  (1985), Tandem avec Jean Rochefort et Gérard Jugnot (1987), Monsieur Hire avec Sandrine Bonnaire (1989). Et il assume : "Les films que j’ai fait, tous les films même ceux que j’ai un peu merdé quoi, j’y ai toujours cru.

Regard bienveillant dans le rétroviseur

Patrice Leconte est philosophe : "Malgré les tempêtes, les hauts et les bas, ma vie a été formidable". Pour conclure, il ne cache pas quelques déceptions dues à des projets qui ne se concrétisent pas et qui l’ont amené à penser à arrêter… Le temps d’un instant. "Je ne sais pas quoi faire d’autre, donc ça fait quelques années que je tombe de cheval régulièrement et je ne suis pas rancunier. Donc je remonte à cheval et là des choses assez formidables se profilent à l’horizon donc je continue jusqu’à l’âge de Kirk Douglas".

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