"Mi vida", quatrième album de Kendji Girac, représente "un peu plus de maturité, de choses personnelles, une direction différente"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, c’est le chanteur et musicien Kendji Girac.
Chanteur et guitariste d'origine gitane catalane, Kendji Girac a été propulsé sur le devant de la scène grâce à sa participation puis à sa victoire dans l'émission de TF1 The Voice (2014). Il avait 17 ans et depuis il enchaîne les succès avec trois albums studio, un album live, quatre millions d'exemplaires vendus, 1,6 milliard de vues cumulées, 400 dates de concerts, soit un million de spectateurs. Son quatrième album sorti cet automne s’intitule : Mi vida.
Elodie Suigo : Votre dernier album sorti Mi Vida est déjà disque de platine, comment vivez-vous ce tourbillon ?
Kendji Girac: On a beaucoup travaillé pour entendre ces chiffres-là et j'avoue que ça fait du bien, ça fait sourire parce qu'on voit que les gens sont là pour nous. Ça ne donne pas le tournis, non, ça me remplit de joie et ça me rend encore plus fort pour pouvoir faire d'autres choses, d'autres styles musicaux. Ça inspire.
Je me posais la question de savoir si vous aviez douté parce que vous avez été élevé dans une caravane, l'été sur les routes, l'hiver sédentarisé, vous avez arrêté l'école à 16 ans. C'est quand même une vie particulière.
D'être éloigné de ma famille, oui ça me faisait un peu du mal. Après, j'étais un garçon qui se faisait beaucoup d'amis. Du coup, malgré la petite souffrance que j'avais de quitter la famille, j'essayais de trouver du bonheur aussi un peu ailleurs.
Cette carrière est liée à votre oncle qui poste une vidéo en 2013. Elle a changé votre vie cette vidéo ?
C'est sûr et certain. Parce que cette chanson Bella de Maître Gims, je la chantais souvent mais que pour moi et je n'avais pas eu l'idée de la mettre sur les réseaux. Et c'est mon oncle qui m'a dit: " Viens, on la met sur Internet pour voir combien de 'J'aime', tu vas voir". Et moi, à cette époque-là, je voulais avoir des 'J'aime'. Du coup, dès que je l'ai postée, tout le monde a partagé et ça a augmenté les vues et après c'est The Voice qui m'a appelé.
Et pourtant, votre père a refusé de vous apprendre à jouer de la guitare.
Exactement, à la dure. Il m'a dit : "Voilà, si tu aimes la musique, débrouille-toi. Moi, j'ai fait pareil. Mon père n'a pas appris donc fait pareil".
Et pourquoi la musique ? Puisque vous avez été élagueur, vous avez même failli perdre des doigts.
Pourquoi la musique ? Parce que dans la famille on aime ça la musique. À chaque événement, un baptême, un truc, on est les premiers à prendre la guitare ou bien c'est l'oncle qui va se mettre à chanter. Il y en a toujours un qui se met à chanter. On est nés dans la musique, tout le monde veut jouer un morceau de guitare, on naît comme ça, on grandit comme ça et après l'amour de la musique est gravé dans notre cœur.
Il représente quoi ce dernier album pour vous ? Dans son évolution aussi, dans ces mariages improbables entre la langue catalane, orientale...
On a mélangé pas mal de styles, c'est ce qui est bien. Il représente un peu plus de maturité, de choses personnelles, une direction différente, d'histoire privée un peu, un tout petit peu, je n'en mets pas beaucoup parce que je n'aime pas rentrer dans la vie privée mais juste m'imprégner de ces petits moments que j'ai passé quand j'étais plus jeune.
On a l'impression que ces fondations qui vous ont été données par vos parents sont tellement solides que ça vous permet aussi de prendre conscience de la chance que vous avez aujourd'hui de profiter de chaque instant. Vous gardez quoi de cette enfance ?
Un très grand bonheur parce que j'ai grandi toujours entouré de mes petits cousins. Moi, j'adore être avec mes cousins germains parce qu'on jouait beaucoup, on s'amusait avec un bout de bâton et on était contents. J'ai toujours eu plein de jouets, je suis né un peu dans le bonheur grâce à mes parents et c'est pour ça que je ne le remercierai jamais assez. J'ai eu une belle enfance!
Votre oncle quand il poste cette vidéo, il croit en vous. Est-ce que vous, vous avez compris très vite que la musique allait faire partie de votre vie ?
Non, je n'avais pas compris. C'était totalement l'inconnu. Quand j'ai posté cette vidéo, c'était juste pour quelques 'J'aime' mais je ne m'étais pas dit que j'allais rendre ça public. C'est venu tout seul.
Pourtant autour de vous, ils étaient convaincus.
Mais j'ai toujours douté, je n'ai jamais été sûr de quelque chose. Je préfère toujours douter, je m'attends au pire à chaque fois, je préfère prendre du recul et faire gaffe et ne jamais être sûr parce que je n'aime pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Ils m'ont tellement dit et répété ces choses-là qu'après, je me suis dit: "C'est vrai, peut être que je peux faire quelque chose".
Comment vivez-vous cet amour du public ?
Moi, je le vis bien. Plus je vois des gens présents, plus ça me fait du bien, plus ça me donne envie d'être ensemble. Je me sens comme si j'étais connecté avec eux, tout ce que je fais c'est pour eux pratiquement. J'ai envie de les satisfaire à chaque fois donc ils font partie de mon quotidien. Pratiquement tous les jours, je pense à eux. Je le vis très, très bien. C'est un amour, celui du public que j'ai connu il y a sept ans et je l'aime de plus en plus.
Est-ce que vous allez vous faire vacciner ?
Franchement, j'ai peur de ce vaccin comme plein d'autres personnes et je ne sais pas. Mais moi, franchement, je n'aimerais pas me faire vacciner.
La suite on la connaît, c'est cette tournée qui va reprendre. Il y a deux dates au Palais des Sports à Paris qui sont annoncées les 5 et 6 juin 2021. Il y a d'autres dates, évidemment. Hâte de remonter sur scène ?
Que ça! Franchement, j'ai envie d'aller sur scène. Les gens connaissent les chansons donc maintenant on peut aller les chanter sur scène. Ce sont les petits papillons dans l'estomac qui viennent, la seule envie, c'est la tournée.
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