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Le monde d'Elodie. Lara Fabian : "Si je me retourne sur ces 30 ans de carrière, je me dis que l’enfant en moi a toujours gagné"

La chanteuse et auteure compositrice sort une édition "de luxe" de son album "Papillon" et parle de ses 30 ans de carrière

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Lara Fabian, sur scène à Montréal, le 16 mars 2018. (BENOIT DOPPAGNE / BELGA MAG)

Eodie Suigo : Lara Fabian, auteure compositrice interprète canadienne et belge...

Lara Fabian : Oui, et italienne aussi, on ne s’y retrouve plus ! Quand on est née un pied sur plusieurs continents, on finit par comprendre que ce n’est pas nécessaire de choisir et qu’on est un peu tout ça à la fois.

Vous avez également été dans l’émission The Voice sur TF1, depuis Montréal. Les trois coaches étaient en plateau samedi dernier, sauf vous, qui étiez en duplex. Ce n’est pas simple à gérer ?

Il y a quelque chose à la fois de surréaliste et de tangible. La sensation que j’ai vécue de ne pas y être et en même temps d’y être à créé un besoin d’être encore plus impliquée. J’ai eu la sensation qu’il fallait faire un effort supplémentaire pour être totalement enveloppée par ce qui se passait. Et j’ai réussi à me mettre émotionnellement dans cet état et ça a fonctionné.

Vous êtes restée à Montréal pendant le confinement et vous y êtes toujours. Vous avez voulu aider le personnel soignant en sortant une chanson Nos cœurs à la fenêtre. Cela vous tenait à cœur ?

Ça me paraissait tellement naturel de pouvoir faire quelques choses. Il y en a qui se sont levé tous les matins et qui ont été mettre leur vie en péril pour sauver celle des autres. Moi, ce que je sais faire, c’est de De faire un peu de musique. Ma façon à moi de dire merci.

Vendredi dernier est sortie la réédition de luxe de votre album Papillon. Un album dans lequel on vous retrouve différente, avec un lâcher prise…

C’est une ode à la gratitude. Un moment de nostalgie où j’ai écrit à partir d’un état serein où je n’avais pas d’attentes. Parfois, on se met à l’intérieur d’un niveau de stress pour espérer d’avoir une chanson qui tourne à la radio, on s’inquiète face à 1000 critères sur lesquels on n’a aucun pouvoir. Pour moi, Papillon, c’est tout l’inverse : c’était être dans la gratitude et pas dans l’attente.

Plusieurs chansons parlent d’amour, notamment la chanson Par amour qui est assez forte. Vous êtes une amoureuse avec un grand A…

Vous le savez, je suis une irréductible, même une incorrigible en ce sens !

Cet album Papillon marque un tournant, vos 50 ans et 30 ans de carrière. Que gardez-vous de tout ce qui s’est passé ?

Je garderai le fait que j’ai toujours eu la force de me relever. Donc le parcours aura eu un vrai sens, parce qu’il y a une tradition anglaise qui dit que "Parfois, la chute vaut la chevauchée  ! Je ne l’ai pas fait en analysant les choses, je l’ai fait par instinct de survie. J’ai toujours fini par me remettre, balayer les cendres, prendre l’adversité comme une autre occasion de mieux faire, de m’améliorer. Ou bien parfois aussi, de simplement accepter que plier le genou ce n’est pas grave. Si je me retourne sur ces 30 ans de carrière, je me dis que l’enfant en moi a toujours gagné sur l’adulte qui aurait pu se laisser massacrer par certaines choses. La joie intrinsèque de renouer toujours avec cet incroyable plaisir qu’est la musique.

Quel effet ça fait d’avoir autant de retours positifs de la part du public ?

Ça fait un baume au cœur, à l’âme, ça permet de regarder les choses avec plus de douceur. Après, on aime ou on n’aime pas musicalement, je n’ai aucun problème avec ça.

Il vous a changé ce confinement ?

J’étais déjà sur ce chemin là. Mais ça a été un accélérateur incroyable et j’ai bien hâte de voir ce que sera l’après. Et comment on va revenir à une pensée bienveillante et à la fois rationnelle, logique et à la fois créatrice.

Quel est votre après à vous ?

Un après en famille, d’être plus stable, un peu plus sédentaire mais aussi voir ce qui est en moi continuait de repousser les limites et pourquoi je le faisais. Est-ce que ça avait vraiment toute l’importance que je lui donnais ? Ou est-ce que j’avais perdu de vue l’endroit où il fallait que je mette les véritables priorités. C’est cela que le confinement m’aura fait.

En tout cas aujourd’hui il y a une réédition de luxe de cet album qui s’appelle Papillon.

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