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Le monde d'Elodie. Barbara Hendricks : "Je ne peux pas regarder un enfant réfugié sans voir mes propres enfants"

Ambassadrice du HCR, le Haut Commissariat aux réfugiés, la cantatrice donne vendredi 22 mai, un concert en ligne et en direct au bénéfice des réfugiés

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Barbara Hendricks, au Printemps de Bourges, le 17 avril 2019. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

Elodie Suigo : Barbara Hendricks, cantatrice, citoyenne américaine de naissance, également Suédoise par le mariage, seule ambassadrice honoraire à vie du HCR, le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations Unies, vendredi prochain, le 22 mai à 19 heures, vous donnez un concert pour la première fois de votre carrière en direct et en streaming, depuis Stockholm. Pour s’inscrire : BarbaraHendricks.com, c’est 11,75 € la place. Vos cachets, ainsi que ceux de vos musiciens seront intégralement versés au HCR. La cause des réfugiés, c’est vraiment votre cause depuis 30 ans. Il y a une nouvelle urgence, là ? 

Barbara Hendricks : Ah oui, il y a urgence ! Nous sommes déjà dans une période où tout est incertain et où on a un peu peur… Mais imaginez, si vous étiez dans un camp de réfugiés, où vous n’avez pas accès à l’eau et au savon pour vous laver les mains ! Le Haut-Commissariat aux réfugiés est en train d’essayer d’éviter qu’il y ait ce Covid-19 dans les camps, un virus qui peut tuer des gens qui se trouvent dans une situation où ils ne peuvent pas pratiquer le "social distancing", la distanciation sociale. Ils ont les mêmes craintes que nous, mais ils sont en plus dans les conditions des camps de réfugiés. 

Vous êtes née dans le sud des États-Unis. La ségrégation raciale ne permettait pas d’aller dans les mêmes écoles, les mêmes bus, les mêmes restaurants que les Blancs. Ce combat, c’est aussi une victoire sur l’avenir ? 

C’est un combat qui continue. J’ai pu être témoin de ces combats qui étaient inspirés par beaucoup de femmes comme Rosa Parks et aussi par Martin Luther King, qui a été le le visage de ce mouvement. Mais cette pandémie révèle aussi les faiblesses, les inégalités de nos sociétés. Des inégalités qui sont dans le système. On voit aux États-Unis, un grand nombre de Noirs, de pauvres qui meurent de maladie, mais ce n’est pas le COVID-19 qui fait de la discrimination ! Moi, j’espère qu’on va  sortir de notre confinement pour repenser notre société. Maintenant, on sait vraiment ce qui est essentiel. Il faut repenser notre monde, les problèmes de climat, partout dans le monde... Les gens ont vu le ciel bleu pour la première fois... Je crois qu’on aura besoin d’un activisme. Je vois ces inégalités et je vois aussi l’énorme solidarité des gens qui essaient d’aider les autres et je crois que c’est ça qui doit être le moteur de l’après Covid-19 ! 

Vous parliez de Martin Luther King. Son discours a 60 ans et malheureusement, il est toujours d’actualité… 

Ce n’est pas quelque chose qu’on fait, puis on gagne le combat et puis c’est fini. Pour moi, c’est un mode de vie de respecter les droits des personnes autour de moi. Je ne peux pas regarder le visage d’un enfant réfugié sans voir le visage de mes propres enfants. On fait tous partie de cette famille de l’humanité. S'il y a une personne plus vulnérable qui tombe, nous sommes tellement liés, tout est tellement interconnecté qu’on va tomber tous ensemble. Mais je vois beaucoup de générosité et cela me donne beaucoup d’espoir. 

Quels sont vos espoirs dans le "nouveau monde" ? 

Un monde où on prendra des décisions sur les valeurs. J’ai eu une grande conversation avec ma fille, nous allons continuer à vivre avec le cœur, l’amour le respect... Ce sont les valeurs que nous allons suivre dans l’après-pandémie. Il faut garder le cœur ouvert, dans ce petit bateau qui est notre planète. 

Ce vendredi, à 19heures,  en direct et en streaming, accessible à toutes et à tous, votre concert… 

Oui, pour moi, c’est une première et c’est aussi une aventure. 

On vous sent stressée... 

Parce qu’il n’y aura pas de public. Nous serons dans une salle de théâtre vide, donc avec une acoustique différente. C’est une petite aventure, mais ça vaut la peine et si je peux toucher avec la musique, avec les paroles de Martin Luther King, pendant une heure et demie, hé bien ce sera fantastique !

Barbara Hendricks, rendez-vous est pris, vendredi 22 mai à 19 heures, en streaming et en direct depuis Stockholm, accompagnée de votre blues’band pour interpréter The road to freedom, un programme de blues, avec des chansons qui ont marqué le mouvement civique aux États-Unis. Il faut réserver sur BarbaraHendricks.com 11,75 € pour assister à un moment inédit et aider les réfugiés, Merci Barbara Hendricks ! 

Merci à vous !

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