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Le monde d'Elodie. Arielle Dombasle :"Just come-back alive, revenez encore plus vivants !"

Confinée à Paris, la comédienne, réalisatrice et chanteuse parle des soignants comme de "saints laïques" et elle espère que nous allons nous en sortir encore plus vivants.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Arielle Dombasle au festival de Cannes, en mai 2016. (LOIC VENANCE / AFP)

Elodie Suigo : Comment et où vivez-vous ce confinement ?

Arielle Dombasle : Je suis restée à Paris, je n’ai pas eu la chance de partir à la campagne. Les citadins, eux, sont là et on respecte totalement les mesures préventives, parce qu’on a fini par y croire. Ce n’est pas du tout quelque chose de léger, qu’on pouvait au début prendre à la légère et être désobéissants. Maintenant, il y a quand même cette hécatombe et même si on peut imaginer et on l’espère que ce ne soit pas comme la fameuse grippe espagnole qui a fait 50 millions de morts dans le monde, ni la grippe asiatique qui a fait 7 à 8 millions de morts, ni la grippe de Hong-Kong, qui a fait un million de morts en 1968, heureusement, les gouvernements et l’information font que nous nous défendons et quon lui déclare la guerre en restant confinés.

Vous avez mis du temps à y croire ?

Je crois que comme tout le monde, on a mis du temps à y croire. On s’est dit "Oh, ce virus n’est pas très mortel, ça va passer, ça tue autant que les grippes normales, seuls les gens âgés et faibles en meurent, les autres n’en meurent pas…" Il y a eu toute ces phases auxquelles nous avons tous cru. On a compris qu’en effet ce virus ne touchait pas de la même manière les uns et les autres, bien sûr, parce qu’il arrive dans un terrain différent à chaque fois, mais qu’il tue les jeunes, les vieux, tout le monde, quoi ! Il est assez incernable pour l’instant, tous les scientifiques planchent là-dessus mais le vaccin n’est toujours pas là.

C’est dans ce contexte que vous votre dernier single s’intitule Just come back alive ; Revenez vivants !

Il semble que c’est comme une prière, un hymne, un souhait, "Revenez vivants", dans tous les sens du terme. C’est à dire, après cette période de confinement, cest la joie qui reviendra, la vraie vie et aussi j’espère que vous serez parmi ceux qui n’auront pas été touchés par ce vilain virus et que vous serez d’autant plus vivant après cette période de danger.

Avez-vous des craintes ?

Je suis au diapason de mes contemporains et c’est un phénomène mondial. Je crois qu’il faut aimer son prochain plus que jamais et la première manière de l’aimer, c’est de suivre les règles de non contagion et donc de rester à distance de tous les autres humains qui peuplent la planète.

Comment occupez-vous vos journées ?

Moi, heureusement, je suis musicienne, je suis artiste, donc évidemment, je monte mes films à la maison, j’envoie des images par WeTransfer, voilà, c’est du télétravail, comme tout le monde ! Et javais tous ces rendez-vous de propositions qui étaient là et qui sont caducs. On est tous seuls nous les artistes, on est des funambules, sur le fil, donc, complètement tributaires de l’état des choses.

 Avez-vous des livres ou des films à nous conseiller ?

Je crois que c’est le moment de lire et c’est merveilleux de se dire "Tiens, j’ai ce temps qui m’est imparti", d’aller puiser dans sa bibliothèque et de lire ce qu’on a jamais lu, des grands livres bouleversants, je dirais peut-être en ces temps de crise et de questionnement métaphysique, seul face à soi-même, on peut lire Chateaubriand,  Les Mémoires d’Outre-tombe, on peut lire La peau de Malaparte, ce sont des très très grands livres qui vous élèvent. Moi, j’aime relire aussi tous les grands maîtres du XVIIIe, j’aime relire des choses de Saint-Simon ou de Crébillon, enfin bon… Ce qui me tombe sous la main. Je me dis toujours "Tiens, je vais lire ça !" et puis j’ai autre chose à faire… Prenons ce temps pour regarder vraiment les très grands films qu’on n’a pas pu voir et maintenant il y a tous ces programmes qui donnent accès aux nouveaux films qu’on a ratés ou qu’on n’a pas pu voir… Donc il faut profiter de tout ça.

Faites-vous partie des artistes qui soutiennent les soignants ?

Evidemment ! Ce sont des héros modernes, absolument héroïques. J’étais il y a 15 jours à l’hôpital Lariboisière, j’étais aux urgences et je vois la difficulté des cas. Ces urgentistes sont des saints laïques, des héros.

Quel message de soutien pour les auditeurs de franceinfo ?

Le printemps nous attend … Il va faire tellement beau et, comme je le chante, Just come-back alive, c’est Revenez vivant, pleinement vivant, encore plus vivant !

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