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Le danseur étoile Hugo Marchand veut démocratiser la danse classique avec "Les Étoiles au Château"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, le danseur étoile au Ballet national de Paris, Hugo Marchand. Au début du mois de juin 2023 auront lieu les deux premières représentations de son spectacle "Les Étoiles au Château" et il participe à trois soirées à l’Opéra de Paris pour un hommage au chorégraphe Maurice Béjart.
Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Hugo Marchand (avec Amandine Albison) sur la scène du Théâtre royal de Madrid (Espagne) le 21 janvier 2019 (JAVIER DEL REAL HANDOUT / MAXPPP)

Hugo Marchand est danseur étoile au Ballet de l'Opéra national de Paris depuis 2017. Il a raconté son histoire dans le livre Danser aux Editions Arthaud en 2021. Une autobiographie forte qui en dit long sur sa passion et son envie de transmettre. Il a toujours été perfectionniste, heureux de danser.

Hugo Marchand sera les 3 et 4 juin 2023 au Domaine du Champs de Bataille à Sainte-Opportune-du-Bosc dans l'Eure pour les deux premières représentations de son spectacle : Les Étoiles au Château avec les étoiles et solistes de l'Opéra de Paris. Il sera également à l'Opéra de Paris, le 21 avril à l'Opéra de Paris avec la soirée hommage rendu à Maurice Béjart pour Le Chant du compagnon errant et les 28 avril, 3 et 12 mai avec Le Boléro de Maurice Béjart sur la musique de Ravel.

franceinfo : Ça représente quoi Les Étoiles au Château ? Est-ce que c'est un premier pas vers ce côté meneur, fédérateur que vous avez en vous ?

Hugo Marchand : Fédérateur, meneur, je ne sais pas, en tout cas dans un côté plus associatif puisque en fait, j'ai créé une association au mois de septembre 2022, Hugo Marchand pour la danse, afin de lancer ce premier projet qui a pour but de partager la danse sur le territoire français. Aujourd'hui, ma frustration, c'est, évidemment je danse beaucoup à Paris et j'en suis très heureux, qu'on ne va pas forcément à la rencontre d'un public national. Et donc j'avais envie de faire un lien avec le patrimoine français que j'adore. D'où ce premier projet qui s'appelle Les Étoiles au château. On propose un spectacle d'une heure dans des lieux assez incroyables comme celui du Domaine du Champs de Bataille ou encore celui du château de Digoine, dans le département de la Saône-et-Loire. Les billets sont à 13 euros. On fait tout pour que les gens puissent se payer un spectacle de danse avec des danseurs étoiles de l'Opéra de Paris. On est cinq avec une première danseuse, une violoncelliste et une pianiste qui nous accompagnent, le tout pour le prix d'une place de cinéma.

Ce qui est fou, d'ailleurs, c'est cette envie que vous avez toujours effectivement de transmettre votre art. C'est ça le point de départ ?

Je trouve que la danse a une vocation très thérapeutique, très sociale, et je trouve que c'est très dommage de la garder pour nous. J'ai vraiment envie de faire découvrir ça.

"La danse peut soigner, par la découverte de son corps, la découverte de la liberté, la découverte de sa sensibilité, et puis d'oser, de lâcher un peu prise."

Hugo Marchand

à franceinfo

On vous sent, finalement, en pleine quête, sur un chemin de vie dans lequel vous avez besoin d'apaisement, besoin de vous retrouver, de retourner à l'essentiel. C'est quoi votre essentiel ?

L'essentiel, c'est le désir de continuer à danser, le désir d'avoir envie de vivre, d'avoir cette espèce de stimulation constante qui permet l'énergie de tous ces projets sans jamais s'essouffler, sans jamais baisser les bras, sans jamais être blasé. Je pense que c'est ça le plus important. Alors après, j'ai 29 ans, je suis très jeune, mais j'ai fait quand même quelques expériences et le monde de la danse est un monde passionnant, génial, mais aussi difficile, notamment de par les blessures et les maux du corps. Et c'est vrai que je pense que c'est le challenge le plus important que je traverse en ce moment, ce projet des Étoiles au château me permet de finalement partager la danse un peu différemment puisque je n'ai pas pu vraiment la partager cet hiver avec le public de Paris. Donc c'est intéressant pour moi aussi.

Quand vous étiez enfant, votre mère vous a toujours soutenu jusqu'au point de tricher sur votre poids et sur votre âge pour intégrer une école importante de danse. Elle a eu surtout ce courage de vous dire un jour, alors que vous n'alliez pas bien, en vidant votre casier, que si elle vous voyez danser avec de la tristesse, elle souhaitait que vous arrêtiez. Ce jour-là, vous avez pris conscience qu'effectivement, il fallait être heureux pour danser. Est-ce que ce qu'elle a mis en place, ce qu'elle a réussi à vous insuffler, perdure aujourd'hui ?

Ce que m'ont insufflé mes parents perdure évidemment avec beaucoup de force. Ils m'ont beaucoup donné très différemment l'un et l'autre. Je suis aussi à un âge où on essaye de déconstruire un petit peu aussi ce qu’ils ont donné, en faire le tri et garder ce qui est génial, garder ce qui est un peu moins génial pour garder d'autres choses. Forcément, aujourd'hui, je ne serais pas là sans un accompagnement de ma famille très fort, à un moment très important de ma vie, qui était l'adolescence où j'ai dû intégrer l'école de danse de l'Opéra. C'est une école qui demande beaucoup de rigueur, avec beaucoup de professeurs très talentueux qui poussent les enfants à arriver à de très bons niveaux pour intégrer la compagnie et évidemment pour cela, j'avais besoin d'être très bien accompagné par mes parents. Ce qu'ils ont fait.

Et puis, il y a cet hommage à Maurice Béjart qui est très important pour vous. Il y a deux rendez-vous. Celui du 21 avril 2023 à l'Opéra de Paris pour la soirée avec Le chant du compagnon errant. Et celui des 28 avril, 3 et 12 mai, avec Le Boléro de Béjart sur la musique de Maurice Ravel. Maurice Béjart a été une inspiration pour vous ?

"Maurice Béjart était un immense chorégraphe au XXᵉ siècle. Il a apporté beaucoup de modernité, beaucoup de générosité. Il est une très grande inspiration."

Hugo Marchand

à franceinfo

Je suis très content de cette soirée qui arrive. J'aurais aimé danser ces trois ballets incroyables. Il y a aussi L'oiseau de feu qui va être proposé sur cette soirée. Ces trois ballets qui parlent de grandes thématiques de l'humanité, de l'universel, du temps qui passe, de la révolution, du partage, de la passion, de la mort, de la vie. Ce ne sont que des choses très fortes et qui sont encore très actuelles. 

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