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Laurent Ournac bivouaque au Théâtre de la Renaissance dans "Espèces menacées"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, le comédien Laurent Ournac.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Le comédien Laurent Ournac au Dôme de Marseille, le 10 février 2018, dans le cadre de la tournée de l'émission Danse avec les stars. (VALERIE VREL / MAXPPP)

Acteur remarqué dans l'émission de TF1, Mon incroyable fiancé, avec une audience record durant l'été 2005, Laurent Ournac est le personnage principal de la série télévisée Camping Paradis depuis 2006. A partir du vendredi 25 juin, il monte sur scène dans la pièce Espèces menacées de Ray Cooney, adaptée et mise en scène par Arthur Jugnot au Théâtre de la Renaissance.

franceinfo : Espèces menacées, c'est l'histoire d'Yvon, comptable, qui, le jour de son anniversaire, échange par inadvertance sa mallette avec celle d'un autre voyageur dans le RER. Cette dernière contient des millions d'euros. Il décide de les garder. Cette pièce émouvante et drôle en dit long sur la cupidité finalement.

Laurent Ournac : Absolument. Il se retrouve en possession de sept millions d'euros et effectivement, la question qui se pose est : "Qu'est-ce que j'en fais ? Est-ce que je suis honnête et je la ramène à la police tout de suite ? Ou est-ce que non, on plaque tout, on part au bout du monde et on en profite ?"

Dans ‘Espèces menacées’, la vie d'Yvon bascule en l'espace de quelques minutes dans un grand n'importe quoi, très rythmé, avec beaucoup d'humour. C'est assez jouissif à jouer.

Laurent Ournac

à franceinfo

On va revenir sur votre parcours dont le point de départ est vraiment le théâtre. Que faisaient vos parents ?

Ils étaient fonctionnaires tous les deux, donc rien à voir avec le théâtre. Ma maman travaillait aux impôts, et mon père à l'Éducation nationale, comme agent de maintenance dans un collège. Je n'étais pas dans une famille prédestinée à m'amener vers la comédie.

Qu'est-ce qui vous fait craquer alors ?

J'écoutais les disques de mes parents. Ils avaient des 33 tours de Coluche, dont je ne comprenais pas forcément le propos à l'époque. J'avais sept, huit ans, et je trouvais la gymnastique entre la personne sur scène et le public vraiment intéressante. Du coup, très jeune, je me suis dit que je voulais faire ça.

Vous allez participer en 2005 à un casting pour TF1. C'est l'aventure de Mon incroyable fiancé. Une révélation pour le public mais vous, vous-êtes vous révélé à vous-même ?

Je n'avais rien à perdre, j'ai tout donné dans cette émission. Mon engagement a été ultra sincère dans le rôle. Ça n'a pas été simple parce qu'effectivement, il y avait le côté très potache de l'émission, mais derrière tout ça, il y avait aussi beaucoup de préjugés sur les personnes obèses, sur les gros. Ce n’est pas un rôle, c’était moi. Du coup, en tant qu'homme, c'était dur de faire la différence entre ce que le personnage prend et ce que l'homme, derrière, encaisse. Mais toute cette émulation qu'on a fournis tous ensemble a permis de faire de ce programme, un programme culte. Quinze ans après, on en parle encore, c'est quand même génial.


La plus belle victoire, c'est que la chaîne va vous suivre par la suite. On vous propose le rôle incroyable de Tom Delormes, directeur de camping dans la série Camping Paradis. C'est une belle victoire pour vous ?

Camping Paradis est une très belle victoire parce qu'on n'imagine évidemment pas la vie que peut avoir une série. Et puis, au début, on compte. On fait un, deux, trois épisodes, et puis là, on vient de tourner le centième.

J'aime les valeurs positives de ‘Camping Paradis’

Laurent Ournac

à franceinfo

On connaît la fin, ça se passera toujours bien. Mais on traite de sujets sociétaux, familiaux. Avec une certaine légèreté, mais il y a toujours une ouverture d'esprit : dire que le choix de chacun est le choix de chacun. Je trouve que même si c'est un peu simplet, j'aime bien cette idée de "positive attitude".

Quand vous faites Danse avec les stars, vous êtes une révélation énorme. Le public vous a totalement suivi et vous terminez cinquième. Vous avez réussi à repousser vos propres limites ?

C'est pour ça que j'y allais. Parce que, justement, c'était essayer d'apprendre à un lampadaire à danser ! Et puis, j'ai compris et j'ai appris grâce à cette émission qu'on pouvait raconter des histoires avec le corps. Ce corps un peu handicapé par le poids peut vous raconter et vous transmettre des émotions. Pour moi, c'était une vraie réussite.

Est-ce que vous allez mieux sur ce sujet ? Vous faites-vous plus confiance ?

Oui. C'est très compliqué parce que justement, j'ai perdu près de soixante kilos en l'espace de dix mois, à la suite d'une gastrectomie, une réduction de l'estomac. Aujourd'hui, j'en ai repris un certain nombre parce que l'opération n'est pas une facilité, mais une aide mécanique au départ.

L'obésité reste inscrite dans le corps.

Laurent Ournac

à franceinfo

C'est très dur et je revois des choses de moi-même que je n'aime pas. Ma balance me le rappelle. Au-delà de ça, les réseaux sociaux me le rappellent aussi. Désormais, j'ai un double rappel ! Avant, j'avais ma mère. Et maintenant, tous mes ‘followers’. Même s'ils sont bienveillants, parfois j'ai l'impression d'être un peu dans une situation d'échec. Ce n'est pas simple. On m'avait prévenu et c'est effectivement le dur combat des obèses face à la balance.

Quel regard portez-vous sur votre carrière ?

Il y a toujours un truc qui est dingue chez l'acteur, c'est qu'il est toujours insatisfait. Il veut toujours plus. Je me dis que c'est déjà une chance inouïe d'avoir pu faire tout ce que j'ai fait. Quand je croise des jeunes de 20 ans qui me disent qu'ils ont  grandi en regardant Camping Paradis. Ça met un coup de vieux, mais en même temps, on se dit que c'est génial. Maintenant, ils sont plus attirés par les séries sur Netflix, mais en tout cas, il y a cette affection de dire : "j'ai grandi avec vous".

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