Laurent Luyat nous raconte l’histoire de l'Euro avec l’ouvrage "Euro 2021. 60 ans de légendes"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, le journaliste sportif Laurent Luyat.
Journaliste sportif, animateur de radio et de télévision au service des sports de France Télévisions depuis 2000, Laurent Luyat présente les grands événements sportifs diffusés sur France 2 et France 3 comme la présentation des Jeux olympiques, le tournoi de Roland-Garros depuis 2003 ou encore le Tour de France (depuis 2005). Il publie Euro 2021. 60 ans de légendes aux éditions Ramsay.
franceinfo : Quand on regarde bien votre parcours, aucun sport n'a de secret pour vous !
Laurent Luyat : J'ai suivi la Coupe du monde de football en 2010 avec Emmanuel Petit. Une Coupe du monde de rugby aussi. C'est une chance inouïe. J'en ai conscience.
Je crois que le Dakar est le seul événement sportif que je n'ai jamais fait.
Laurent Luyatà franceinfo
Euro 2021. 60 ans de légendes permet de revenir sur des moments footballistiques incroyables et surtout sur une histoire qu'on ne connaissait pas forcément.
Oui, c'est vrai. L'événement a été créé en 1960. Le premier Euro s'est passé en France avec quatre équipes seulement et d'ailleurs, dans les éliminatoires, l'Espagne était tombée contre l'URSS et Franco, qui était à la tête de l'Espagne, avait refusé que son équipe aille jouer en URSS parce que Staline avait aidé les Républicains lors de la Guerre civile. En 1964, à l'Euro suivant, c'est l'Espagne qui organise et se retrouve contre l'URSS en finale. Et là, Franco est obligé de jouer et l'Espagne gagne son premier titre.
Vous faites vos premières piges au journal 'Le Progrès'.
A 18 ans, j'ai une mobylette et je vais couvrir les matches de Division d'Honneur.
Laurent Luyatà franceinfo
Exactement. Je suis encore au lycée en terminale. Pour l'anecdote comme il y a prescription, je peux raconter qu'en fait quand je faisais un match à quatre kilomètres, je déclarais des frais de mission pour 30 kilomètres ! C'était Lyon qui centralisait tout, c'était 'Le Progrès' et tout le monde le faisait, c'était la grande époque !
Vous avez eu un moment un peu difficile à vos débuts, connaissant le chômage quelques temps.
Je suis resté six mois sans rien faire et à 25 ans, c'était très, très dur et je n'en parle jamais, mais je suis assez croyant et j'étais vraiment au bout de ma vie. Pas d'avenir. Je me demandais comment ça allait se débloquer. Et puis j'ai eu un signe... Rappelle le journaliste qui s'occupe des sports à France 3 Grenoble ! Je l'avais déjà appelé plusieurs fois, il m'avait dit non, il n'y a pas de place. Moi, j'ai horreur d'insister. Donc, je ne voulais pas. Et là, j'ai une petite lumière. Après, chacun y croit ou pas... Et je l'ai appelé. C'était un vendredi. Il me dit : "Tu es libre demain ? Je n''ai personne pour couvrir le hockey avec l'équipe des Brûleurs de Loups de Grenoble. Viens !"
En 2000, vous intégrez le service des sports de France Télévisions et Patrick Chêne va décider de vous confier la présentation d'un événement très important.
Oui, c'était les JO de Sydney. L'histoire est assez rigolote parce que je viens d'arriver dans le service et effectivement, il me met sur les Jeux olympiques de Sydney avec Pierre Sled et Gérard Holtz. Entre temps, Charles Biétry remplace Patrick Chêne et il y a une incompatibilité avec Pierre Sled, ce dernier est remercié. Donc, il reste Gérard et moi. Puis, Gérard est appelé pour présenter le 13 heures de France 2. Ces JO se déroulant au mois de septembre, je me retrouve tout seul pour faire les seize heures de direct alors que je débutais, c'était assez drôle. Charles Biétry par la suite a fait venir Christophe Josse et on s'est partagé le travail avec huit heures de direct chacun.
Après les JO vous avez présenté les Jeux paralympiques. C'est une belle victoire ?
Oui. J'y tiens beaucoup. Quand j'entends des gens qui disent oui, mais c'est vraiment extraordinaire leurs performances, je ne peux pas regarder... Je dis non, il faut regarder. Ce n'est pas un problème pour eux, ça ne doit pas être un problème pour nous. Le tabou vient des valides. pas d'eux. Et ce que j'aimerais, c'est un appel que je fais à tous mes confrères, aux autres médias, c'est de nous suivre, qu'on soit simplement un peu en communion.
Je trouve dommage qu'un titre paralympique d'un Français ne fasse pas la une des journaux.
Laurent Luyatà franceinfo
Le tournoi de Roland-Garros a démarré, on pensait qu’il serait annulé, mais finalement non. Les règles de diffusion ont changé.
Le contrat est différent donc ça change un peu pour nous. On était en partenariat avec Eurosport jusqu'à présent et le gros défaut, c'est qu'on démarrait l'antenne à 15 heures. Désormais on commence à 11 heures du matin jusqu'à 20 heures voire 21 heures. On va donc montrer plus de tennis, mais nous n'aurons pas le match de ‘Night session’ de 21 heures, ce sera Amazon et on n'aura pas les matches du court Simonne-Mathieu. Il va falloir que je l'explique aux téléspectateurs, par exemple, que si Gaël Monfils est sur le court Simonne-Mathieu, on ne pourra pas montrer les images.
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