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Jean-Christophe Grangé : "J'ai grandi sans père, très heureux, mais dès que j'ai commencé à écrire, je n'ai parlé que de pères malfaisants"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo et se confie. Aujourd'hui, l'auteur Jean-Christophe Grangé.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Jean-Christophe Grangé le 10 mars 2018 (ULF ANDERSEN / AURIMAGES / ULF ANDERSEN)

La Dernière Chasse, c'est le titre du dernier roman de Jean-Christophe Grangé, sorti le 10 avril dernier aux éditions Albin Michel. Le commissaire Pierre Niémans est envoyé dans la Forêt-Noire, en Allemagne, avec sa nouvelle adjointe pour enquêter sur le meurtre d'un homme. 

Dans ce thriller, l'auteur accroche le lecteur, comme dans tous ses romans d'ailleurs. "C'est mon but premier et unique. Quand j'ai commencé, je me souviens, il y avait des gens qui se plaignaient parce qu'ils avaient raté leur station de métro, c'est le meilleur compliment qu'on puisse me faire."

La notion de transmission, qu'on retrouve dans ce livre entre le commissaire et son adjointe, lui tient particulièrement à coeur. "C'est toute l'histoire de ma vie. Quand je suis sorti de la fac, par chance j'ai rencontré des grands photographes qui m'ont emmené avec eux dans des reportages, et j'ai découvert que j'étais en train de vivre non seulement quelque chose de passionnant au présent, mais aussi qui allait constituer mon expérience, une matière unique à retransmettre dans mes livres."

On était des journalistes freelance, on avait donc devoir de trouver des sujets uniques, très originaux, très difficiles à faire parce qu'il fallait convaincre les rédactions de nous les acheter, et pas de les faire à notre place.

Jean-Christophe Grangé

à franceinfo

L'ombre de son père dans tout ce qu'il fait

L'enfance de Jean-Christophe Grangé a été marquée par son père. "Mon enfance a eu deux visages : l'un très classique, très heureux, et l'autre dramatique, avec un père fou qui pesait comme une ombre sur notre famille, qui était même un danger, une menace. C'est quelque chose qui n'a jamais traversé ma conscience, j'ai grandi sans père, très heureux, très équilibré, mais dès que j'ai commencé à écrire, je n'ai parlé que d'histoires de pères malfaisants, maléfiques. C'est quelque chose qui a nourri mon imaginaire, et depuis ma toute petite enfance je suis passionné par la peur."

Souvent les journalistes sont surpris de voir que je suis un type souriant et équilibré, mais c'est justement parce que mes romans sont très noirs, j'y déverse tout ce qui aurait pu troubler ma personnalité.

Jean-Christophe Grangé

à franceinfo

S'il a tenté l'expérience de la bande dessinée, il s'est vite arrêté. "Le facteur temps a évolué dans ma vie. Quand j'ai commencé à écrire, j'avais mon travail de reporter puis l'écriture de roman, puis l'écriture de scénario, j'ai touché un peu à la bande dessinée, mais pendant ce temps-là, des enfants naissaient. Et peu à peu ils ont commencé à pomper mon temps et mon énergie, et très vite je me suis dit que les romans, oui, c'est ma vocation, mais le reste du temps c'est pour les enfants."

Le dernier roman de Jean-Christophe Grangé, La Dernière Chasse, est disponible depuis le 10 avril aux éditions Albin Michel. 

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