En terminant son album "Environs" pendant le confinement, Rodolphe Burger s’est "vraiment offert des libertés"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo, et se confie. Aujourd'hui, Rodolphe Burger, chanteur, compositeur et fondateur du groupe Kat Onoma pour son nouvel album solo "Environs", qui sort vendredi 26 juin.
C’est finalement grâce au confinement partagé avec son ingénieur du son Léo Spiritof, dans son antre alsacien, que Rodolphe Burger a peaufiné cet album qui, de son propre aveu, lui ressemble : "Disons quelque chose qui soit au plus près de mes envies du moment, sans me préoccuper tellement de, voilà : est-ce que cela ferait un disque ? Est-ce que cela serait cohérent ? Ce qui fait que je me suis vraiment offert des libertés" et il ajoute que ce temps suspendu a été une aubaine : "J’ai saisi cette occasion".
J’ai toujours vécu l’aventure musicale comme quelque chose qui va au-delà de la musique, j’ai toujours eu l’impression que c’était de la musique augmentée.
Rodolphe Burgerà franceinfo
Rodolphe Burger aime la musique, la poésie et en particulier Paul Verlaine, auquel il rend hommage avec le titre Parfumé d'elle : "Pour les musiciens, c’est un orfèvre musical, c’est extraordinaire à regarder de très près, le moindre détail. Et le détail chez Verlaine est fondamental." Il évoque aussi au micro d’Elodie Suigo la présence de reprises dans Environs comme la chanson Fuzzy du groupe californien Grant Lee Buffalo ou encore Lost And Lookin' de Sam Cooke.
J’ai toujours pratiqué la reprise. La reprise, c’est toujours deux gestes à la fois. C’est bien sûr rendre hommage mais c’est aussi proposer son interprétation, sa version et il y a un petit défi aussi.
Rodolphe Burgerà franceinfo
Celui qui a été professeur de philosophie souligne aussi l’importance des relations humaines, l’humanisme comme un liant sans lequel textes et sons ne trouveraient pas leur substantifique moelle. Il nous livre ses observations du monde dans le morceau Bleu Bac.
L’effet Kat Onoma
Pour celui qui a commencé par le rock 'n' roll (première passion) avant un passage par la philosophie ("ma deuxième passion"), c’est en 1981 qu’il revient à ses premières amours : "J’ai été rappelé par la musique, affirme-t-il. La musique est revenue de façon irrésistible comme sous la forme d’un besoin irrépressible. Cette chose-là tout d’un coup, il fallait à tout prix que je la retrouve."
Rodolphe Burger joue en solo mais il n’est jamais bien loin du groupe Kat Onoma dont il est le fondateur en 1986, une sorte de pilier qui "joue un rôle fondamental, ça a été mon groupe, on en a qu’un je pense, ça a été mon école aussi, c’est grâce à Kat Onoma que j’ai pu me trouver un chemin dans la musique". Et il a toute sa place dans cet album avec la chanson La Chambre enregistrée avec Christophe, récemment disparu, qui aimait beaucoup cette chanson. "C’est particulièrement émouvant", confie-t-il.
"Ce disque s’aventure quelque fois assez loin de mon territoire d’origine, et puis quelque chose y retourne aussi", ajoute Rodolphe Burger, qui sera sur la scène de la Philharmonie de Paris le 28 novembre et à Strasbourg le 5 décembre.
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