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"C'est une obsession pour moi d'être dans l'instant" : Hervé joue les "Hyper Prolongations"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, l’auteur, compositeur, musicien et "révélation masculine" aux Victoires de la musique 2021, Hervé.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le chanteur Hervé sur la scène des Victoires de la musique, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) le 12 février 2021 (BERTRAND GUAY / AFP)

Auteur, compositeur, interprète, musicien et producteur, Hervé vient d'être sacré "révélation masculine" de l'année aux dernières Victoires de la musique avec son album Hyper. Il réédite celui-ci en version augmentée avec cinq inédits : Hyper- Prolongations.

franceinfo : Une Victoire de la musique, un trophée qui vous a ému et qui est une belle récompense obtenue grâce à votre premier album, Hyper. Artiste et homme hyper-heureux alors?

Hervé : Oui ! Je ne peux pas être plus heureux, je crois que ça va être difficile.

Votre premier album Hyper est ressorti en version spéciale avec ce que vous avez appelé Les Prolongations. Un album augmenté, conçu à Plougasnou. C'est vrai que la Bretagne vous a beaucoup inspiré et continue à vous inspirer ?

Oui. C'est-à-dire qu'avant j'étais surtout producteur, je ne chantais pas et un moment, j'ai eu besoin de m'isoler, d'écrire et donc je suis allé en Bretagne où je me suis mis à chanter ces mots-là. Du coup, j'ai découvert ma voix... J'ai tout découvert là-bas, c'est-à-dire le projet qui allait m'accompagner pendant quelques années. En rentrant à Paris, je ne savais pas trop ce que valait ce que j'avais fait là-bas, je n'avais jamais chanté ! 

J'ai découvert ma voix chantée, différente de ma voix parlée. À la première chanson enregistrée, je me souviens m'être dit :  'Ok, je sais exactement ce que je veux faire dans la vie maintenant, dans la musique'.

Hervé

à franceinfo

Qui est Hervé, révélation masculine de l'année 2021 ? On va essayer de répondre. Vous avez remercié votre maman quand vous avez eu cette victoire, elle est fière ?

Oui, elle est extrêmement fière mais tout le monde est très fier, simplement. J'habite toujours au même endroit et le lendemain avec mes proches, on a re-regardé la cérémonie, on a mangé un "grec". Tout va bien. Hyper, c'est un album qui a été fait à cinq, on n'est pas beaucoup.

Il y a un côté très autobiographique dans votre écriture. Je pense au Premier jour du reste de ma nuit, vous parlez vraiment de petits boulots. Vous en avez fait beaucoup d'ailleurs !

Oui. Pas mal car j'ai arrêté l'école assez jeune. Quand j'ai rencontré la musique adolescent, je devais avoir 15, 16 ans. À 17 ans, je n'étais déjà plus à l'école. J'ai tout fait en candidat libre, je m'étais aménagé une sorte de mi-temps c'est-à-dire que j'allais bosser notamment faire des ménages dans les hôtels, expérience qui illustre le clip de la chanson, et puis j'avais du temps pour faire de la musique, dormir, voir un peu les copains. Et ça m'allait bien.

Cet album, c'est plein de choses: une légèreté, un espoir qui tolère le désespoir, un style 80 hyper-contemporain. C'est ça la touche Hervé ?

Je suis très influencé par la pop anglo-saxonne des années 80, 90, c'est pour ça que l'album porte ces couleurs-là. Moi, j'ai découvert cette culture pop en Angleterre, en tournant avec mon ancien groupe, presque 40 ans après. C'est une musique qui m'a énormément influencé, dans le style aussi. J'écoute pas mal cette pop-là.

On a vraiment Alain Bashung dans les oreilles quand on vous écoute.

Je crois que c'est l'artiste que j'ai le plus écouté, que j'ai finalement eu le plus dans les oreilles. L'album Pizza, c'est extraordinaire ! Roulette russe aussi, ce sont les plus grands disques de tous les temps. C'était un producteur fabuleux et c'est vrai que j'ai eu la chance de rencontrer Christophe qui l'a beaucoup connu. Ce ne sont pas du tout les mêmes personnalités. C'était un gros chanteur. On a tendance à comparer, mais c'est incomparable.

Il y avait ce truc de très calme et très animal chez Bashung.

Hervé

à franceinfo

Quand on écoute certains textes, on pense beaucoup à James Dean, à Bruce Lee même avec notamment ce titre qui s'appelle Fureur de vivre. Comment vivez-vous le temps qui passe ?

Là, ça va. Sur 24 heures, je ne dors pas beaucoup. J'essaie de profiter un maximum. Parfois, je le savoure et parfois, je me dis : "Tout va s'arrêter à un moment". C'est une obsession pour moi d'être dans l'instant comme si demain tout pouvait s'arrêter.

Vous avez ce côté hypersensible ?

J'ai su très jeune que j'étais un peu différent, on ne me l'a pas forcément dit. Je n'ai pas sauté de classe, on n'a rien changé au programme. Du coup, j'ai vite quitté ce dernier. J'ai rencontré la musique et à partir de là, c'était fantastique ! Je faisais mes pochettes, les clips aussi. Je produis, je me produis, j'écris, je compose donc je n'ai pas le temps de m'ennuyer.

Il y a une chanson qui a déjà vraiment bien cartonné : Si bien du mal. Elle vous colle à la peau ?

J'aime bien la jouer. Ça ne me dérange jamais de la jouer. Je suis très content que celle-là fasse son bout de chemin parce que j'aurais été embêté que ce soit sur une où j'ai plus de mal !  

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