Cet article date de plus de dix ans.

"Sigmaringen", de Pierre Assouline

A la fin de la guerre, la petite ville allemande de Sigmaringen a abrité le régime de Vichy en exil. Le Maréchal Pétain, son gouvernement, de fidèles fonctionnaires, des collaborateurs de tout poil, quelques 2.000 personnes ont rêvé de reconquérir la France. Pendant huit mois, cette petite troupe a vécu au rythme des trahisons, des rumeurs et des jalousies.
Article rédigé par Philippe Vallet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
  (© Gallimard)

Sigmaringen , de Pierre Assouline, publié par Gallimard est un roman époustouflant fait d’ombres et de passions.

En septembre 1944, un petit coin d'Allemagne nommé Sigmaringen, épargné jusque-là par les horreurs de la guerre, voit débarquer, du jour au lendemain, la part la plus sombre de la France : le gouvernement de Vichy, avec en tête le maréchal Pétain et le président Laval, leurs ministres, une troupe de miliciens et deux mille civils français qui ont suivi le mouvement, parmi lesquels un certain Céline. 

Pour les accueillir Hitler a mis à leur disposition le château des princes de Hohenzollern, maîtres des lieux depuis des siècles. Tout repose désormais sur Julius Stein, le majordome général de l'illustre lignée. Depuis les coulisses où il œuvre sans un bruit, sans un geste déplacé, il écoute, voit, sait tout. 

Tandis que les Alliés se rapprochent inexorablement du Danube et que l'étau se resserre, Sigmaringen s'organise en petite France. Coups d'éclat, trahisons, rumeurs d'espionnage, jalousies, l'exil n'a pas éteint les passions. Certains rêvent de légitimité, d'autres d'effacer un passé trouble, ou d'assouvir encore leurs ambitions. 

Mais Sigmaringen n'est qu'une illusion. La chute du IIIe Reich est imminente et huit mois après leur arrivée tous ces Français vont devoir fuir pour sauver leur peau. 

De ce théâtre d'ombres rien n'échappe à Julius Stein. Sa discrète liaison amoureuse avec Jeanne Wolfermann, l'intendante du maréchal, le conduira à sortir de sa réserve et à prendre parti.

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.