"Même les pierres ont résisté" d'Yves Viollier
Même les pierres ont résisté d'Yves Viollier est publié chez
Robert Laffont (250 p., 19E) – Note : ***
Dans ce livre, Yves Viollier dénonce le génocide vendéen et
rend hommage à tous ceux qui se sont battus. Entre 170.000 et 200.000 personnes
ont été tuées pendant cette guerre "civile" de Vendée. Le temps du pardon est
arrivé.
Résumé : Hommes, femmes, enfants, vieillards, ils ont
été deux mille à se cacher au plus profond de la forêt de Grasla en Vendée pour
échapper aux colonnes infernales du général Turreau.
Là, ils ont réinventé un monde. Au milieu des haies vives et des chemins creux
de Vendée, il y avait Grasla, la forêt de chênes et de hêtres, barrée de ronces
impénétrables. Et, lorsqu'en février 1794 la Convention a lancé sur le pays ses
infernales colonnes incendiaires afin que "pendant un an nul homme, nul animal
ne puisse subsister sur ce sol", les habitants du pays de Grasla se sont
réfugiés dans la forêt.
Ils s'y sont cachés pendant de longs mois. Ils ont construit des huttes qu'ils
appelaient des loges. Ils ont créé un vrai village avec une loge-église, un
hôpital au milieu des arbres. Ils ont eu froid, faim. Il a neigé, beaucoup plu
au cours de ce terrible hiver. Les soldats de la République brûlaient leurs
fermes. Ils étaient comme sur une île au milieu de la guerre.
C'est à travers le destin de quelques personnages étonnants qu'Yves Viollier
raconte cette épopée. Et surtout l'histoire de Marie-Pierre, la jeune
sage-femme lumineuse qui, aux côtés du docteur Blé, l'humaniste intransigeant,
ne cessera jour et nuit dans cet hôpital invraisemblable de soigner les
blessés, de fermer les yeux des morts et de mettre au monde les nouveau-nés.
Elle poussera l'héroïsme jusqu'à soigner un soldat ennemi gravement blessé
qu'elle a connu autrefois, dans une autre vie. Lui laissera-t-on le droit
d'aimer ce jeune homme, son ennemi ?
Pour tous ces gens, chaque jour est un combat, chaque nuit est une épreuve, et
pourtant ils survivent.
Plusieurs mois passeront avant que, petit à petit, les réfugiés quittent la
forêt et rejoignent leurs villages. Si bien que, le 12 juillet 1794, lorsque le
général républicain Ferrand investit Grasla, à la tête de trois mille six cents
hommes, il ne trouve qu'un village de loges vides. Les derniers occupants
avertis de l'assaut sont retournés chez eux.
Et la vie reprendra dans cette Vendée ravagée par cette guerre inhumaine.
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